• On enchaîne avec l'un des courts-métrages gratuitement mis en ligne par l'ESMA(Ecole Supérieure des Métiers Artistiques) : Mon ami Charly.

    Mon ami Charly

    Nom Original : Mon ami Charly

    Réalisateur : Rémy Terreaux, Loïc Quesada, Julien Duval

    Année de sortie : 2008

    Genre : Drame

    Studio : ESMA

    Durée : 7min50

    Mon ami Charly

    Réalisé par trois jeunes talents français, Mon ami Charly est un des nombreux travaux des étudiants de l'ESMA gratuitement mis en ligne sur Youtube. On y découvre la vie d'une petite fille, dont la mère n'a pas assez de temps à lui consacrer. Cherchant à chasser l'ennui, elle demande à sa mère l'autorisation d'aller voir Charly. Mais sa mère refuse. Seule et victime de l'ennui, l'enfant décide d'outre-passer les règles et pénètre dans une pièce où trônent étagères et livres mais aussi une télévision. D'un seul coup, Charly apparaît devant la petite fille et lui propose de vivre de grandes aventures, même si sa mère n'est pas d'accord. On suppose alors que Charly est un ami imaginaire cool et délirant avec qui la petite s'amuse quand sa mère ne peut s'en occuper. Mais peu à peu, les aventures vécues par le duo vont prendre une mauvaise tournure. Aux sauts dans le ciel et aux balades dans les parcs se succèdent guerres, affaires mafieuses et autres réjouissances. La petite fille va alors faire part de sa volonté de rentrer dans son monde à Charly. Mais lui aussi a changé, il devient de plus en plus agressif et profite avec émerveillement du spectacle sous ses yeux. Puis d'un coup, une détonation survient(si vous voulez connaître la fin et le sens du court-métrage continuez, sinon allez le voir et revenez après)....

     

    Vous êtes toujours là ??? Ok. Dans la dernière scène du film, on retrouve la gamine devant la télévision. Charly n'est pas un ami imaginaire mais la télévision présente dans la pièce, et les programmes sur lesquels tombent l'enfant ne sont clairement pas destinés à sa personne. Entre images de guerre, programmes à caractère sexuel voire pornographique, films d'horreur et autres faits de violence réelle comme simulée, la petite fille est totalement brisée devant son écran. On aperçoit alors Charly sur une parabole qui disparaît dans le ciel, sans doute pour aller trouver un autre enfant à terroriser. Si l'ensemble m'a paru assez brouillon pour je ne sais quelle raison, j'ai trouvé la fin du court-métrage incroyable. Celle-ci donne lieu à de nombreuses interprétations qui toutes trouvent un sens et une logique : ne laissez pas vos enfants devant la télé toute la journée, occupez vous d'eux sinon ils iront mal, critique de la télévision qui ne montre que violence et absurdités, critique du monde qui influence considérablement les programmes télévisuels, critique du journalisme qui n'est plus qu'à scandale(et je pense qu'on l'a particulièrement vu ces derniers jours) etc... Difficile de savoir sur qui tape le film...En fait non, le film tape sur tout ça en même temps et ça se comprend. Il ne critique que des extrêmes car les extrêmes sont toujours à éviter. On peut regarder la télé mais pas trop, on y trouve des choses bêtes comme intelligentes et il est toujours bon de varier, les médias se trouvent ailleurs qu'à la télé et certains font heureusement bien leur travail... Enfin bref, j'y vois beaucoup de sens et d'interprétations et pour ça je trouve le court-métrage excellent. Je vous le conseille au passage, il est disponible sur la chaîne Youtube de l'ESMA.

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  • On se retrouve comme promis aujourd'hui pour parler de trois courts-métrages. On commence immédiatement avec une production tchécoslovaque : Obscurité, lumière, obscurité.

    Obscurité, lumière, obscurité

    Nom Original : Tma/Svetlo/Tma

    Réalisateur : Jan Svankmajer

    Année de sortie : 1989

    Genre : Fantastique, Critique politique

    Studio : -

    Durée : 7min30

    Obscurité, lumière, obscurité

    Sans conteste l'une des oeuvres les plus dérangeantes que j'ai vu, OLO(appelons la comme ça) est un court-métrage tchécoslovaque sorti en 1989 et qui s'est fait connaître l'année suivante en Europe puis dans le monde entier. Animé en pâte à modeler, ce que je n'aime pas vraiment, son réalisme et l'impression de gêne qui s'en dégage en ont fait un monument de l'animation organique. Mais que vaut-il vraiment ? Mérite-t-il sa réputation ? Eh bien je pense que oui. Mais avant d'en dire plus, abordons le sujet du film.

    Ce dernier va entièrement se dérouler dans une pièce nue, semblable à celles qu'on peut trouver dans n'importe quel appartement, et avec deux portes. Dans cette pièce se trouve un bras(et une main). Soudain, l'une des deux portes s'ouvre et laisse entrer une paire d'yeux que le bras absorbe. Puis un autre bras débarque. Le premier aide alors son partenaire en capturant une paire d'oreilles volantes. Puis, petit à petit, tous les éléments du corps humain vont débarquer, de la tête au sexe en passant par les tripes et le cerveau. A la toute fin, un être humain entièrement composé se trouve dans la pièce. Mais celle-ci, déjà petite pour les bras, emprisonne totalement l'humain et l'empêche pratiquement de se mouvoir. Pour terminer la journée, ce dernier va éteindre la lumière, après beaucoup de difficultés. 

    Complètement dérangeant de prime abord, OLO offre au spectateur plusieurs possibilités d'interprétation. La première est tout simplement qu'il s'agit d'une représentation drôle, ludique de l'état dans lequel on est une fois un long et dur combat mené. La moindre action devient une torture et la difficulté à éteindre la lumière le montre bien. Mais une autre interprétation, beaucoup plus fournie et plus intéressante repose sur l'interprétation d'une certaine politique propre à la Tchécoslovaquie et aux Etats de l'Est des années 80-90 : le constructivisme. Le film pourrait en fait être une allégorie de ce constructivisme, du fantasme d'auto-engendrement et de "nouvel homme". Pour information, le constructivisme est un courant politique qui consiste à croire que l'individu doit être guidé par la volonté de construire un certain type de société. Il s'oppose à l'individualisme et, globalement, aux libertés. C'est en fait une politique qui prive l'humain de toute identité propre, on agit collectivement et le reste passe au second plan. Et sur ce point je trouve le court-métrage vraiment génial. Je ne vais pas développer plus car le but est de se faire sa propre opinion et que je ne voudrais pas vous influencer, et qu'en plus il n'existe aucune explication officielle du court-métrage, mais je vous conseille vivement de le voir et ensuite de faire un petit tour sur le net pour en parler avec d'autres, ou encore ici. Donc c'est un peu effrayant et moche, mais le résultat est brillant. Je ne connaissais pas ce réalisateur apparemment connu dans le milieu de l'animation expérimentale mais je vais me pencher sérieusement sur ce qu'il a fait. Un gros boulot.

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  • Salut à tous,

    ayant peu de temps aujourd'hui(même pas du tout), je vous préviens qu'il n'y aura aucun nouvel article en ligne sur le blog. On se retrouve à coup sûr demain et si je n'arrive pas à caser tout ce dont je voulais parler d'ici vendredi je me rattraperai samedi et dimanche. Bonne soirée à vous et à demain.

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  • On se retrouve en cette période troublée pour continuer notre petit bout de chemin dans le monde des courts-métrages, nettement plus intelligent et pacifiste. Exceptionnellement, il n'y aura qu'un seul article en ce lundi, étant malade j'ai un peu de mal à tenir le rythme pour faire plus. On s'attaque à un court-métrage qui se présente sous la forme d'un clip devenu légendaire sur le web, un court-métrage bien de chez nous : Trucker's Delight.

    Trucker's Delight

    Nom Original : Trucker's Delight

    Réalisateur : Jérémie Périn

    Année de sortie : 2009

    Genre : WTF???

    Studio : ???

    Durée : 3min19

    Trucker's Delight

    Attention, ce court-métrage est réservé à un public âgé d'au moins seize ans du fait d'un contenu sexuel, trash et violent.

    Trucker's Delight est un clip réalisé par Jérémie Périn que nous surnommerons "le petit prince de l'animation française" pour le compte du groupe Flairs. Sorti en 2009, il a crée le buzz par son contenu subversif, sexuel et violent qui caractérise le travail de Périn. Dans ce clip, un routier pervers est attiré par une blonde en décapotable sur une route déserte. Il va alors tout faire pour rattraper la belle, comme le gros pervers qu'il est. Mais les obstacles seront nombreux et la blonde va se montrer particulièrement forte et ingénieuse.

    Très trash, voire même pervers(d'ailleurs le style du réalisateur est considéré comme pervers) et complètement what the fuck, Trucker's Delight est l'exemple type du petit projet totalement libéré qui devait sortir dans un anonymat quasi-total mais qui a connu un énorme succès. Original, parfois drôle et le plus souvent dérangeant, il figure sans problème dans la liste des oeuvres du genre ayant le plus marqué ces dix dernières années. Qu'est ce que j'en pense ? A vrai dire je ne sais pas. C'est quelque chose à voir pour les fans extrêmes d'animation ayant plus de seize ans, c'est tout ce que je peux dire. Je n'aime pas vraiment mais je ne déteste pas non plus. Toujours est-il qu'on trouvera difficilement un autre projet aussi décomplexé. Pour la musique(qui est quand même la genèse du projet), je ne trouve pas ça bon, pas du tout même. Mais c'est très subjectif.

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  • Enfin on termine les courts-métrages Pixar(hors séries Toons) avec Party Central, le complément de Monstres Academy.

    Party Central

    Nom Original : Party Central

    Réalisateur : Kelsey Mann

    Année de sortie : 2014

    Genre : Comédie, Fantastique

    Studio : Pixar Animation Studios

    Durée : 6min38

    Party Central

    Diffusé pour la première fois juste avant Operation Muppets de Disney, Party Central est le court-métrage complémentaire de l'excellent Monstres Academy, préquelle de Monstres et Cie. Dans ce petit bijou signé Pixar, on retrouve Bob, Sully et leur fine équipe un soir propice à la fête. Malheureusement pour eux, leur popularité n'est pas flamboyante et personne ne se présente à leur résidence. Bob et Sully ont alors une idée brillante qui pourrait bien attirer tous les monstres cools à la fête. Mais comme les choses ne se passent jamais comme prévues, les événements vont rapidement dégénérer. Et c'est un couple humain comme les autres qui va prendre...

    Energique, bien écrit et très drôle(avec notamment une dernière scène géniale), Party Central est un court-métrage de très bonne qualité qui fait honneur à la préquelle de l'un des plus grands films d'animation américains. On retrouve en seulement quelques minutes tout ce qui faisait le sel de Monstres Academy et les gags s'enchaînent à une vitesse record, sans aucun faux pas. Il s'agit indéniablement d'un moment de pur délire durant lequel l'équipe de Mann n'a eu aucune limite. Un excellent et très drôle court-métrage.

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