• Obscurité, lumière, obscurité

    On se retrouve comme promis aujourd'hui pour parler de trois courts-métrages. On commence immédiatement avec une production tchécoslovaque : Obscurité, lumière, obscurité.

    Obscurité, lumière, obscurité

    Nom Original : Tma/Svetlo/Tma

    Réalisateur : Jan Svankmajer

    Année de sortie : 1989

    Genre : Fantastique, Critique politique

    Studio : -

    Durée : 7min30

    Obscurité, lumière, obscurité

    Sans conteste l'une des oeuvres les plus dérangeantes que j'ai vu, OLO(appelons la comme ça) est un court-métrage tchécoslovaque sorti en 1989 et qui s'est fait connaître l'année suivante en Europe puis dans le monde entier. Animé en pâte à modeler, ce que je n'aime pas vraiment, son réalisme et l'impression de gêne qui s'en dégage en ont fait un monument de l'animation organique. Mais que vaut-il vraiment ? Mérite-t-il sa réputation ? Eh bien je pense que oui. Mais avant d'en dire plus, abordons le sujet du film.

    Ce dernier va entièrement se dérouler dans une pièce nue, semblable à celles qu'on peut trouver dans n'importe quel appartement, et avec deux portes. Dans cette pièce se trouve un bras(et une main). Soudain, l'une des deux portes s'ouvre et laisse entrer une paire d'yeux que le bras absorbe. Puis un autre bras débarque. Le premier aide alors son partenaire en capturant une paire d'oreilles volantes. Puis, petit à petit, tous les éléments du corps humain vont débarquer, de la tête au sexe en passant par les tripes et le cerveau. A la toute fin, un être humain entièrement composé se trouve dans la pièce. Mais celle-ci, déjà petite pour les bras, emprisonne totalement l'humain et l'empêche pratiquement de se mouvoir. Pour terminer la journée, ce dernier va éteindre la lumière, après beaucoup de difficultés. 

    Complètement dérangeant de prime abord, OLO offre au spectateur plusieurs possibilités d'interprétation. La première est tout simplement qu'il s'agit d'une représentation drôle, ludique de l'état dans lequel on est une fois un long et dur combat mené. La moindre action devient une torture et la difficulté à éteindre la lumière le montre bien. Mais une autre interprétation, beaucoup plus fournie et plus intéressante repose sur l'interprétation d'une certaine politique propre à la Tchécoslovaquie et aux Etats de l'Est des années 80-90 : le constructivisme. Le film pourrait en fait être une allégorie de ce constructivisme, du fantasme d'auto-engendrement et de "nouvel homme". Pour information, le constructivisme est un courant politique qui consiste à croire que l'individu doit être guidé par la volonté de construire un certain type de société. Il s'oppose à l'individualisme et, globalement, aux libertés. C'est en fait une politique qui prive l'humain de toute identité propre, on agit collectivement et le reste passe au second plan. Et sur ce point je trouve le court-métrage vraiment génial. Je ne vais pas développer plus car le but est de se faire sa propre opinion et que je ne voudrais pas vous influencer, et qu'en plus il n'existe aucune explication officielle du court-métrage, mais je vous conseille vivement de le voir et ensuite de faire un petit tour sur le net pour en parler avec d'autres, ou encore ici. Donc c'est un peu effrayant et moche, mais le résultat est brillant. Je ne connaissais pas ce réalisateur apparemment connu dans le milieu de l'animation expérimentale mais je vais me pencher sérieusement sur ce qu'il a fait. Un gros boulot.

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