Salut à tous, j'espère que ça va(en même temps c'est le week-end...pour vous) et que vous êtes prêts pour la suite de la dernière semaine du court-métrage(car oui ce n'est pas le dernier jour, pour rattraper mon retard ça continuera jusqu'à dimanche). On commence donc la session du jour, qui comptera encore trois articles, par Balance.

Nom Original : Balance

Réalisateur : Wolfgang et Christoph Lauenstein

Année de sortie : 1989

Genre : Drame

Studio : -

Durée : 7 minutes

Vainqueur de l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation en 1989, Balance est une oeuvre allemande signée par les jumeaux Lauenstein. Réalisée en animation en volume, elle est rangée dans la catégorie dramatique et aborde en effet des sujets relativement quelconques aujourd'hui mais nouveaux à la fin des années 80, tout du moins dans le milieu de l'animation. Traitement de la solitude, du travail d'équipe, de la difficulté de faire un choix ou encore du comportement antisocial de l'Homme dans un monde qui le force à coopérer sont autant de thèmes plus ou moins abordés ici. 

Balance se déroule dans un univers lugubre et sans couleur et nous présente cinq personnages identiques identifiés seulement par un numéro sur leur blouson. Postés sur une plateforme instable, ces derniers doivent se placer à différents endroits afin de ne pas la faire se retourner. Alors qu'ils pêchent tous les cinq, ils sortent de l'eau une mystérieuse boîte. Mais celle-ci rajoute un poids de plus sur la plateforme ce qui oblige les individus à se séparer. Alors que l'un d'eux peut contempler à sa guise l'objet, les autres en sont privés. S'engage alors une bataille où le but est de récupérer la boîte tout en ne faisant pas chuter la plateforme. Personnellement, je n'ai pas aimé Balance. Déjà parce que c'est vraiment glauque visuellement, typiquement le genre d'animation qui me donne des frissons, qui plus l'animation en volume n'est décidément pas la plus fluide et malléable. Et ensuite car je n'ai pas adhéré à l'univers. J'ignore si je suis passé à côté de quelque chose au niveau du message que les réalisateurs ont voulu transmettre mais pour moi, c'est incroyablement léger. Rien ne nous oriente clairement et beaucoup de théories sont possibles. Mais contrairement à certains concurrents où ça pourrait donner quelque chose de bon, là je l'ai ressenti comme "euh, on s'en branle, trouvez un sens vous-même". Et ça, ça me dérange. Puis c'est vraiment trop glauque, je peux pas. Enfin bref, j'ai trouvé l'expérience intéressante mais je n'ai pas du tout accroché. A revoir d'ici quelques mois/années pour éventuellement capter un autre message.

Et enfin on en reste là pour aujourd'hui avec Adam and Dog.

Nom Original : Adam and Dog

Réalisateur : Minkyu Lee

Année de sortie : 2011

Genre : Aventure, Drame

Studio : ShortsHD(distribution)

Durée : 15 minutes

Court-métrage retraçant le parcours d'un chien aux côtés du Premier Homme Adam, Adam and Dog est une oeuvre américaine réalisée par Minkyu Lee et dont l'équipe est issue des studios Disney, Pixar et DreamWorks. Nommé aux Oscars et aux Annie Awards, le projet est rapidement devenu très populaire dans le milieu des fans d'animation. Sublime visuellement, il est une des nombreuses preuves du talent incroyable des américains quand il s'agit de créer une oeuvre qui marque simplement par son aspect, avant même d'essayer de marquer par son fond. Dès les premières images, on ne peut qu'être charmé tant les décors sont beaux, l'impression de liberté présente et le chara-design soigné. C'est magnifique, libéré et original, rien de mieux.

On suit donc l'histoire d'un chien, il y a très longtemps(normal quoi, le Premier Homme), qui fait la rencontre d'Adam, probablement à la recherche d'Eve. Ensemble, les deux amis parcourent des milliers de kilomètres, essayant de survivre et découvrant ce monde étrange et magnifique. Leur relation est très forte et semble incassable. Mais la rencontre du Premier Homme avec sa dulcinée va bouleverser ce quotidien, et des choses qui n'auraient pas dû être faites vont se produire. Mais l'Homme étant ce qu'il est, il va toujours pouvoir rattraper ses erreurs...

Un peu trop long et silencieux proportionnellement à sa durée, ce court-métrage est cependant de très bonne qualité et devrait sans mal plaire aux amateurs, aux éclairés et aux fans d'animation. Un classique à côté duquel il est dommage de passer.

On enchaîne avec un court-métrage espagnol : Alma.

Nom Original : Alma

Réalisateur : Rodrigo Blaas

Année de sortie : 2009

Genre : Fantastique

Studio : -

Durée : 5min29

Réalisé par Rodrigo Blaas, ancien animateur de chez Pixar, Alma est un court-métrage espagnol sorti en 2009 et qui a remporté un franc succès. D'ailleurs il a été annoncé en octobre 2010 par Pixar qu'un long-métrage d'animation était en cours de développement et devait être produit par nul autre que Guillermo del Toro. Le projet est toujours en cours de production et devrait débarquer un jour ou l'autre. Enfin bref, passons les détails. L'histoire se situe à Barcelone, pendant un jour de grand froid. Alma est une petite fille comme les autres qui se balade dans une rue déserte. Elle tombe alors sur un mur où sont écrits des centaines de noms, juste en face d'une petite boutique. Elle décide alors d'écrire le sien avant de remarquer dans la vitrine de la boutique une superbe poupée qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Intriguée, elle essaye d'entrer dans le magasin mais la porte lui résiste. Alors qu'elle s'apprête à abandonner, celle-ci s'ouvre mystérieusement. L'enfant pénètre alors dans le magasin et cherche la poupée qui a entre temps disparue au milieu de centaines d'autres accrochées au mur. Elle la retrouve cependant bien vite et cherche à la toucher. Mais dès le geste fait, un noir se produit. Lorsqu'Alma rouvre les yeux, elle voit la boutique à partir de l'endroit où la poupée était quelques secondes plus tôt. Alma se rend alors compte avec horreur qu'elle est devenue la poupée, et que les centaines d'autres accrochées au mur sont comme elle. Juste après, une nouvelle poupée prend place là où se trouvait la sienne, pour attirer un enfant de plus dans la boutique maléfique.

Parfaitement animé et d'une beauté graphique éblouissante, Alma est un excellent court-métrage fantastique que je vous recommande chaudement. C'est inquiétant, tendu et malgré la positivité qui s'en dégage on reste sur nos gardes tout du long. C'est haletant et très prenant. Le personnage principal est quant à lui terriblement attachant et on ne peut qu'être très pressé de voir le résultat en long-métrage. Rodrigo Blaas sait comment instaurer une superbe ambiance en peu de temps et manie visiblement très bien l'art de la mise en scène et l'animation par ordinateur. Un très beau travail.

Nouveau jour mais même formule, on se retrouve pour trois nouveaux courts-métrages. On commence tout de suite avec Mortys, un autre court-métrage de l'ESMA.

Nom Original : Mortys

Réalisateur : Gaëlle Lebègue, Aurélien Ronceray-Peslin, Mathieu Vidal, Nicolas Villeneuve

Année de sortie : 2010

Genre : Comédie dramatique

Studio : ESMA

Durée : 7 minutes

Nouveau projet de l'ESMA, Mortys est un court métrage ambitieux traitant du conflit inter-générationnel. Classique ? Eh bien pas vraiment dans le sens où les personnages ne sont pas n'importe qui. Il s'agit simplement du jeune Mortys et de sa mère...La Mort. Celle-ci effectue son travail tous les jours et avec la même patience. Débordée et incapable de passer un moment tranquille avec son fils, La Mort est sans cesse éreintée. Pour l'aider, le jeune Mortys confectionne un ordinateur avec des applications qui permettront à sa mère de faire son travail chez elle et donc, de passer plus de temps avec lui. Mais pour elle, il s'agit d'un sacrilège. Elle tient à garder le contact "humain" de son métier. Malheureusement, Mortys n'écoute pas toujours. Et quand il va vouloir essayer son jouet, le monde va connaître un bouleversement sans précédent. Mais c'est ensemble, mère et fils, qu'ils vont essayer de réparer cette bêtise...peut-être pas de la bonne manière cela dit.

Drôle et merveilleusement rythmé, Mortys est un excellent court-métrage qui mêle habilement un thème récurrent de notre époque avec de l'humour légèrement noir. Superbement animé et plutôt joli, tout du moins à mes yeux, il se permet même une touche "burtonienne" assez réussie. Et en plus, et ça il fallait que je le dise, La Mort est doublée par Barbara Tissier, l'une des meilleures doubleuses de France qu'on connaît notamment pour sa voix de Naru Narusegawa dans Love Hina, Patty dans Olive et Tom, Ranma(fille) dans Ranma 1/2 ou, au niveau cinématographique, pour être la voix française de Cameron Diaz et de la princesse Fiona dans Shrek. J'adore cette femme même si je ne la connais pas et j'adore sa voix. Et l'avoir dans un de ses courts-métrages c'est super classe. C'est tout. 

Enfin bref, le délire fanboy étant passé je ne peux que vous conseiller de regarder Mortys qui est un court-métrage fort sympathique et plein de bonnes idées. Le travail technique est de qualité et l'écriture est impressionnante pour quelque chose d'aussi condensé. Un excellent travail de la part de grands talents.

On termine la session du jour avec Le nouveau, un autre film de l'ESMA.

Nom Original : Le nouveau

Réalisateur : Fanny Dagoumel, Axel Graux, Antony Lacordaire, Gaelle Lefebvre

Année de sortie : 2007

Genre : Comédie, Drame

Studio : ESMA

Durée : 7 minutes

Court-métrage signé ESMA, Le nouveau se déroule dans une maison de retraite dans laquelle le concierge, vieillard proche du départ, doit accueillir un stagiaire censé, à terme le remplacer. Cependant le vieil homme n'est pas décidé à partir et ce, malgré les nombreuses demandes du propriétaire. Il fait alors exprès de terroriser les stagiaires grâce à des pièges pour les faire fuir. Mais ce coup-ci, il semblerait que le stagiaire en question soit bien plus coriace...En fait, il pourrait même être bien pire que le vieux concierge.

Drôle de prime abord, le court-métrage nous fait nous sentir étonnement bien. Certes ce n'est pas très beau ni même très bien animé mais on sent que ce n'est pas ce qui compte le plus. On parcourt donc la maison de retraite aux côtés du jeune loup et du vieux rusé et on rit des différents pièges placés ça et là par le concierge et de la chance insolente du stagiaire. Par contre, quand les choses dérapent, on se sent bizarrement moins bien. Pire, la fin m'a vraiment dérangé. C'est limite glauque et on se rend compte que le vieux, bien qu'agressif voire même dangereux avec ses pièges, est le plus censé des deux. Bref, j'y vois moins d'interprétations et d'intérêt que dans Mon ami Charly par exemple, mais cela reste un bon court-métrage sympa et qui surprend.