J'en ai parlé il y a peu dans l'article concernant Aardman Animations voici Mission : Noël.

Nom Original : Arthur Christmas

Réalisateur : Sarah Smith

Année de sortie : 2011

Genre : Comédie, Aventure

Studio : Aardman Animations, Sony

Durée : 1h37

Second film Aardman Animations que j'ai vu, après Chicken Run, Mission : Noël m'a beaucoup plu grâce à son côté nostalgique et son animation originale mais pas trop qui m'ont fait retomber en enfance. Le film nous présente le quotidien d'Arthur Noël, le fils du Père Noël, qui travaille au service courrier tout au long de l'année afin d'enregistrer les commandes des enfants. Sous-estimé et rêvant d'aventure, le jeune garçon n'est pourtant pas près d'évoluer vers un autre poste puisque c'est son frère aîné qui doit devenir le futur Père Noël. Un peu lassé, Arthur travaille tout de même d'arrache-pied pour préparer Noël mais le grand soir venu, il se rend compte qu'un cadeau a été oublié. Refusant d'écouter son grand frère qui lui conseille d'abandonner, Arthur part avec son grand-père, un ancien Père Noël un peu gaga, vers l'Angleterre afin d'apporter son cadeau à la petite fille oubliée. Commence alors une aventure courte mais exceptionnelle pour le petit groupe, une aventure durant laquelle Arhtur se prendra de passion pour la fête de Noël.

Simple, efficace, drôle et léger le film d'Aardman est un excellent divertissement pour toute la famille et m'a personnellement beaucoup plu pour les raisons que j'ai évoqué plus haut. J'ai trouvé l'ensemble extrêmement solide et l'animation de très bonne qualité, celle-ci étant à mes yeux le point faible d'Aardman depuis sa naissance. Le résultat est donc grandiose et le film mérite amplement son succès commercial. Gros plus à ne pas oublier, la bande-son avec notamment des doubleurs de haute volée dans la version originale comme James McAvoy(le jeune Professeur Xavier dans les derniers X-men), Hugh Laurie(Docteur House), Bill Nighy(Davy Jones dans Pirates des Caraïbes), Jim Broadbent(Horace Slughorn dans Harry Potter) ou encore Imelda Staunton(Dolorès Ombrage dans Harry Potter) et Eva Longoria. Un gros casting donc et des voix exceptionnelles y compris en français. Quoiqu'il en soit j'ai beaucoup aimé Mission : Noël que je conseille à tous les parents histoire de passer un bon moment avec leurs enfants de trois à neuf ans. Une belle expérience et un bon boulot d'Aardman.

Note finale : 17/20

On se retrouve aujourd'hui pour parler d'un anime appartenant à un genre qui se perd, celui de samouraï. Voici Shigurui.

Nom Original : Shigurui

Auteur : Takayuki Yamaguchi

Années de production : 2007

Catégorie : Seinen

Genre : Action, Drame

Studio : Madhouse Production

Durée : 12 épisodes de 22 minutes

Attention cet anime est réservé à un public âgé d'au moins douze ans du fait de scènes à caractère sexuel et d'une grande violence.

Méconnu chez nous mais médiatisé au Japon, Shigurui est un manga de samouraï crée par Takayuki Yamaguchi en 2003 et qui s'est achevé après 15 volumes en 2010. Relativement apprécié et faisant partie d'un genre de plus en plus rare, il a fini par attirer les regards des studios d'animation. C'est finalement Madhouse qui a obtenu les droits et qui s'est chargé de l'adaptation animée diffusée de juillet à octobre 2007 au Japon et qui va très fortement populariser le manga. En effet, Shigurui n'était clairement pas un des mangas phares publiés à l'époque. S'il a tant fait parler de lui c'est grâce à la version animée jugée extrêmement gore, choquante et outrancière et qui est aujourd'hui réservée à un public majeure chez nos amis nippons. La mauvaise pub des médias a donc bien évidemment attiré le public en masse sur l'anime ce qui en fait une oeuvre bien connue des années 2000. Pour ma part, je suis tombé un peu par hasard dessus et je m'y suis donc essayé avant d'avoir lu le moindre avis.

L'histoire se déroule au Japon(sans dec') durant l'an 6 de l'ère Kan'ei(1629). Le seigneur Tokugawa Tadanaga, réputé pour être instable et excentrique, décide d'organiser un tournoi comprenant 22 samouraïs aux techniques reconnues. Cependant contre l'avis de ses conseillers, il ordonne que les combats soient avec de vraies armes et donc, à mort. Le combat phare du premier tour oppose deux anciens compères, Fujiki Gennosuke et Irako Seigen, du dojo Kogan tenu par le légendaire Iwamoto. Il y a quelques années, les deux hommes étaient en compétition pour prendre la tête du dojo de renom, mais aujourd'hui ils ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Gennosuke n'a plus qu'un bras alors que Seigen est aveugle. Ce combat aux allures comiques pour les autres participants va pourtant devenir l'attraction principale du fait du talent incroyable des deux hommes, pourtant handicapés. Se vouant une haine infinie, les deux samouraïs vont définitivement régler leurs comptes. Commence alors un flashback qui débute lors de leur rencontre, bien des années auparavant. Un flashback qui va s'étendre sur toute la série et dévoiler la noirceur du dojo Kogan, dirigé par un combattant d'exception totalement fou : Iwamoto Kogan.

Les bases sont posées et ça en jette vraiment. L'atmosphère du premier épisode est lourde, oppressante et le travail technique sans faille de Madhouse aide à créer une ambiance unique et vraiment captivante. Shigurui démarre vraiment très bien. Malheureusement cela ne dure pas et la qualité baisse progressivement pour finir dans l'incompréhension la plus totale. L'oeuvre n'est absolument pas maîtrisée et ne peut que décevoir tant son potentiel était grand. Au niveau du scénario tout d'abord : eh bien ça n'est pas compliqué, les gros événements sont prévisibles, le rythme est très lent, beaucoup trop et surtout, on ne comprend pas grand chose. En effet l'équipe créative a voulu restaurer l'ambiance des oeuvres mythiques de samouraïs qui utilisaient beaucoup de non-dits, de métaphores visuelles et autres extravagances. Sauf qu'à force d'utiliser des non-dits on finit vraiment par ne rien dire et c'est ce qui se produit ici. Beaucoup d'événements ne sont tout simplement pas compréhensibles. Il y a des retours en arrière, des flashbacks dans le flashback mais rien n'est indiqué, du coup bonne chance pour vous y retrouver. Idem pour la fin qui est très ouverte et ne donne aucun indice sur le déroulement des événements. Bien fait ça aurait été obscur et mystérieux, là c'est juste idiot et vide.

Et cette incompréhension, ce non-dit permanent touche aussi les personnages. Pourquoi machin fait ça ? On ne saura jamais. Pourquoi la fille de Kogan devient comme ça ? Aucune idée. C'est tout bonnement incompréhensible et certaines réactions sont à la limite de vous faire exploser de rire(bah quoi un viol, un passage à tabac, un autre viol, une décapitation et un marquage au fer rouge ça s'oublie en deux jours non ? Vraiment ?). Enfin bref, heureusement les combats de samouraïs sont à la hauteur et redonnent un petit intérêt à l'oeuvre qui serait bien fade sans ça et la technique parfaite de Madhouse. Si on excepte le côté noir parfaitement assumé et assuré, c'est vraiment glauque et à mon avis pas si éloigné que ça de la réalité, Shigurui n'a pas grand chose d'intéressant. Fort heureusement pour lui sa réputation d'anime ultra gore lui a assuré une certaine pérennité. Ce que je ne comprends pas d'ailleurs puisqu'il est loin d'être très violent. Au Japon il est interdit aux mineurs mais soyons sérieux, douze ans suffisent pour tout digérer sans aucun problème. Peut-être même dix ans. Quand on voit qu'Hellsing Ultimate, Shi Ki, Blood-C ou Another sont passés tranquilles à côté c'est à ne rien y comprendre. Enfin bref, Shigurui n'est pas un grand anime et passe totalement à côté de son objectif premier qui est de rendre hommage aux oeuvres de samouraïs. C'est à peine moyen et je ne vous le conseille pas spécialement.

Note finale : 11/20