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Saya no Uta
Pour le premier article de cette rubrique je commence très fort. J'ai eu l'idée d'en parler en premier à cause de l'article d'hier sur Pupa, dont l'ambiance macabre m'a fortement rappelé Saya no Uta, l'un des meilleurs VN du monde.
Développeur: Nitro+
Editeur: Nitro+
Date de sortie: 26 décembre 2003(JP), 6 mai 2013(Amérique du Nord)
Genre: Eroge, Horreur, Fantastique, Drame
Public visé: 18+
Traduction: Française et anglaise disponibles
Choix/Arc/Durée de vie: Oui/Unique/environ 10-12 heures
Attention ce VN est destiné à un public majeur du fait de scènes pornographiques, de torture, de cannibalisme, de viol et d'une violence psychologique et visuelle extrême.
Bon on entre tout de suite dans le vif du sujet. Saya no Uta est un VN sorti en 2003 au Japon et qui a fait sensation à cause d'un scénario tordu, démentiel mais néanmoins terriblement abouti et prenant. Enormément piraté, le jeu de Nitro+ a rapidement fait le tour du monde avant de sortir officiellement en Amérique du Nord en 2013. Pour ma part, j'en ai entendu parlé sur le net alors que je commençais dans les VN, j'ai eu envie de l'essayer même si on m'a mis en garde rapidement sur la violence de l'univers. J'ai tenté le coup et je dois avouer que je n'en suis pas du tout déçu même si certaines scènes me restent encore en travers de la gorge un an après. Donc soyez prévenus avant que nous allions plus loin, je vous conseille fortement de respecter l'interdiction légale concernant ce jeu. Je tient également d'avance à m'excuser si jamais certaines images choquent, j'ai essayé de faire soft mais après tout, c'est ma vision de ce qui est soft, pas celle de tout le monde. Vous êtes toujours là ? Alors c'est parti !
Fuminori Sakisaka est un jeune étudiant en médecine à la vie plutôt banale qui traîne en permanence avec sa bande d'amis composée du solide Koji Tonoo, de sa copine Omi Takahata et de la timide Yo Tsukuba. Tout se passe donc bien dans le meilleur des mondes. Cependant un jour, le jeune homme est victime d'un accident de voiture avec ses parents. Il est le seul survivant mais son état est critique, il doit impérativement subir une opération chirurgicale au niveau du cerveau. Contre toute attente, l'opération réussie et le jeune homme s'en sort miraculeusement. Mais peut-être aurait-il aimé mourir ? Car depuis ce jour, sa vie n'est plus la même. Dès son réveil, tous ses sens se retrouvent sans dessus dessous. Sa nourriture a un goût de chair pourrie, il sent en permanence une odeur de putréfaction intense et surtout, sa vue ne lui renvoie que des images de paysages sanglants et écoeurants. De même il ne voit plus les gens qui sont remplacés par des monstres de chair aberrants et monstrueux. Son monde s'est transformé en enfer et il ne peut en parler à personne sous peine d'être accusé d'être fou. Cependant, une nuit, tout change. Alors qu'il est dans son lit d'hôpital, le jeune quasi-suicidaire entend des pas. Il aperçoit alors une silhouette qui se glisse dans sa chambre. Il n'en croit pas ses yeux, en face de lui se tient une magnifique jeune fille en nuisette blanche, symbole même de l'innocence et de la pureté. Son nom est Saya et elle sera son unique ange gardien dans cet enfer. Dès son retour chez lui il accueille la jeune fille. Heureux d'avoir enfin une belle image sous les yeux, Fuminori tombe amoureux de Saya. Mais même si le jeune homme n'y pense pas, une question se pose : pourquoi Saya est la seule chose magnifique de ce monde ?
Visuellement très réussi, Saya no Uta nous plonge dans un univers morbide, choquant et oppressant à souhait. Etrangement, on est partagé entre l'envie de le quitter pour être enfin au calme et celle de rester pour découvrir cette superbe histoire. Qu'on se le dise clairement, le jeu est super choc. Très violent, il nous gratifie de quelques scènes pornographiques certes essentielles au scénario mais parfois un peu trop poussées. Saya ayant un physique assez enfantin on peut également être gêné par cet aspect. Toutefois quand on découvre le fin mot de l'histoire, tout nous parait d'une extrême logique et c'est le moment de parler du scénario. Celui-ci est démentiel. D'un côté on suit Fuminori dans une sorte de descente aux enfers, on le prend en pitié et on l'apprécie fortement malgré son caractère de cochon. De l'autre on découvre la naissance d'une véritable ordure prête à tout pour son plaisir, je n'en dirais pas plus sur le sujet mais Fuminori est sans conteste un personnage emblématique et captivant. Une fois l'histoire amorcée c'est Koji qui prend la place de héros. Aidé des deux filles du groupe il va tout faire pour découvrir quelles sont les raisons du changement de comportement de son ami, et ce, à ses risques et périls. Sincèrement même si l'histoire ne propose pas beaucoup de choix(trois fins différentes tout de même) et qu'aucun rebondissement majeur ne survient on reste bouche bée devant le travail d'écriture incroyable du jeu. La folie est décrite d'une manière ultra réaliste et la descente aux enfers des personnages est simplement épique. Le tout sur fond de musiques angoissantes et parfaitement rythmées et avec de superbes animations, vous avez à faire avec un indispensable du VN.
Long d'une dizaine d'heures environ, Saya no Uta mérite amplement le détour tant il est unique et marquant(dans le bon comme dans le mauvais sens du terme). Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne laissera personne indifférent. Cependant j'insiste encore une fois sur la nécessité d'être majeur pour y jouer. On le sent dès les premières minutes de jeu : âmes sensibles s'abstenir. Je vous le conseille fortement même si je vous préviens, il n'est pas facilement trouvable et surtout, assez cher. Je n'encourage pas le piratage mais il me semble difficile en France de mettre les mains dessus par un autre moyen. Quoiqu'il en soit on a ici l'un des meilleurs VN existant, dérangeant à souhait mais terriblement dramatique et morbide. Une oeuvre qu'on oublie jamais et qui nous marque à vie.
Note finale : 19/20
Tags : Saya no Uta, VN, Visual Novel, horreur, drame, fantastique, 18+, eroge
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