• L'article sur le deuxième fondateur du Studio Ghibli arrive enfin, voici Isao Takahata.

    Isao Takahata

    Affiliation : Studio Ghibli

     

    Partie I : L'historique

     

    Présentation générale

    Isao Takahata est un animateur, metteur en scène et réalisateur de films d'animation japonais né le 29 octobre 1935 à Ise dans la préfecture de Mie. Il s'est rapidement orienté vers une carrière dans le milieu de l'animation où il débute en 1959 alors que le genre explose. Réputé pour être un incroyable bosseur et un artiste phénoménal il rencontre assez tôt le futur génie Hayao Miyazaki avec qui il nouera une solide amitié. Takahata est à ce moment là un mentor pour le jeune Miyazaki. Ils décideront ensemble dans les années 80 de fonder leur propre studio ce qu'ils réussiront à faire en 1985 après le succès colossal de Nausicaä de la vallée du vent, premier film à dévoiler pleinement le talent d'Hayao Miyazaki. En France, Takahata est majoritairement connu pour son film Le Tombeau des Lucioles, sorti en 1988. Ce film est avec Princesse Mononoke et le Voyage de Chihiro l'un des rares films d'animation japonais à être connu même des néophytes.

     

    Enfance et jeunesse

    Takahata nait donc en 1935 à Ise, dans la préfecture de Mie. Dernier des sept enfants de la famille, il vit une enfance plutôt banale et noue des liens "normaux" avec les membres de sa famille. Il est cependant obligé de déménager assez régulièrement pendant son enfance du fait du métier précaire de son père et des fréquents bombardements. En 1941 Takahata entre à l'école primaire d'Ôkayama. C'est pendant cette période et malgré la guerre qu'il va pour la première fois au cinéma. Il en devient passionné et y retourne régulièrement. C'est en 1943 qu'il découvre pour la première fois un film d'animation, en l'occurrence L'araignée et la Tulipe de Kenzo Masaoka. Immédiatement, le petit garçon devient fan de Masaoka qui restera l'un de ses modèles. En 1945, Takahata vit le pire moment de sa vie, pendant un raid aérien qu'il fuit avec sa soeur aînée, il perd de vue ses parents. Il ne les retrouvera que deux jours plus tard. Cet événement est très semblable à ce que vivent Seita et Setsuko dans Le Tombeau des Lucioles, bien que Takahata ne livre pas d'oeuvres autobiographiques. En 1954 et une fois son diplôme en poche, le jeune homme rejoint l'Université de Tokyo. Sans surprise, il entre aux Beaux Arts. C'est à ce moment là qu'il découvre la littérature française dont il devient un passionné. Jacques Prévert devient ainsi l'un de ses poètes favoris. Il découvre en parallèle le travail de Paul Grimault qui réalise en 1953 le film d'animation français La Bergère et le Ramoneur(qui devient en 1980 Le Roi et l'Oiseau). En 1956 Isao quitte le département des Beaux Arts et rejoint celui de littérature française dont il sort diplômé en 1959. Lors de l'obtention de son diplôme, il sait déjà qu'il veut travailler dans l'animation. C'est devenu son but et il compte bien réussir. A peine un mois après sa sortie de l'université, il est embauché chez la TôEI, studio fondé en 1956.

    Isao Takahata

     

    Les premiers pas dans l'animation

    Au sein du studio, il débute comme assistant metteur en scène sur les premiers long-métrages et côtoie ainsi Yasuji Mori (animateur pionnier qui a lancé au Japon le système de direction de l'animation) et le vétéran Yasuo Ôtsuka (un des trois fondateurs de la Toei Animation). Il devient aussi ami avec Hayao Miyazaki à travers le syndicat des animateurs du studio. Son talent de metteur en scène est alors grandement apprécié et ses bases artistiques sont jugées comme très solides.

    Takahata fait ses débuts en tant que réalisateur dès 1963 sur des épisodes de la série télévisée Ken, l'enfant loup. Faisant preuve d'un talent indéniable, il est choisi par Otsuka en 1965 pour réaliser Horus, prince du soleil, le nouveau gros projet du studio. Avec ce film, Takahata et son équipe ont pour ambition de révolutionner l'animation japonaise. Il veulent s'adresser à tous les publics et non plus seulement aux enfants et prennent pour cela un ton plus mature, dessinent de manière plus adulte et tentent de véhiculer des messages très généraux. A travers la création du film, Takahata donne une véritable envergure au rôle de réalisateur, et innove dans la mise en scène en intégrant des techniques cnématographiques propres aux films en prises de vue réelle. Takahata laisse également une grande liberté aux animateurs. Miyazaki travaille d'ailleurs comme animateur-clé et apporte de nombreuses idées dans la conception scénique.

    Le film-manifeste d'un groupe d'idéalistes de l'animation est malheureusement un échec commercial avec des conséquence funestes pour l'équipe : des vétérans du studio sont renvoyés, Otsuka perd la moitié de son salaire et Takahata est rétrogradé au rang d'assistant réalisateur. Convaincu que les perspectives de carrière à la Toei animation ne le mèneront nulle part, Takahata décide de quitter le studio deux ans (et deux séries TV) plus tard. Il rejoint le studio A Production en 1971 avec Kotabe et Miyazaki, deux collègues et amis. Il y retrouve également Ôtsuka parti un peu plus tôt que lui. En 1972-1973 la collaboration avec Miyazaki continue notamment sur Lupin III et Panda Petit Panda. En 1974, Takahata est sélectionné après son brillant travail pour bosser sur le World Masterpiece Theater(des séries adaptées des oeuvres majeures de la littérature de jeunesse mondiale). Il commence par Heidi en 1974 puis enchaîne avec Marco en 1976 et Anne aux pignons verts en 1979. A chaque fois, Miyazaki le seconde. En parallèle, Isao travaille également sur Conan, le fils du futur, la série réalisée par Miyazaki. Il coréalise deux épisodes et met en scène une partie de la série. En 1982, après plus de cinq ans de travail, Takahata sort avec l'aide d'O Production un film d'animation rendant hommage à l'oeuvre de Miyazawa, Goshu le violoncelliste. Ce film non-commercial remporte un immense succès et le prix Ofuji, la distinction annuelle de référence dans le milieu. Takahata est enfin devenu un grand.

    Isao Takahata

     

    Le génie de l'animation et ses débuts chez Ghibli

    Parallèlement à sa carrière chez A Production, Takahata travaille avec Ôtsuka chez Telecom Animation Film sur un film comique, Kié la petite peste qui sortira en 1981 et qui connaitra un franc succès à tel point qu'il sera décliné en série animée, réalisée par Takahata. En 1982 il travaille sur Little Nemo, un film nippo-américain mais comme son partenaire Miyazaki, il quitte le projet et son poste de réalisateur, la faute à une organisation calamiteuse. Par la suite il quitte ses différents postes secondaires et rejoint Miyazaki dans sa démarche de fonder son propre studio. C'est avec l'aide de Toshio Suzuki et après des années de négociations qu'ils tenteront tous les trois, et avec l'aide de la Tokuma Shoten, de réaliser un manga puis un film Nausicaä de la Vallée du Vent(voir l'histoire dans l'article sur Miyazaki). Finalement le manga est un succès et le film sorti en 1984 récolte presque uniquement des critiques positives. Le travail des deux légendes de l'animation est pittoresque et en met plein la vue aux animateurs du monde entier à commencer par Disney. Takahata produit le film et réalise un superbe travail. Il fonde ensuite avec ses deux amis le Studio Ghibli en 1985, le tout sous l'aile de la Tokuma Shoten. Il reprend ensuite son rôle de producteur pour Le Château dans le Ciel en 1986 et se fait produire par Miyazaki pour son documentaire en prise de vue réelle L'Histoire du Canal de Yanagawa(1987). Malgré son statut de fondateur de Ghibli, Takahata a cependant toujours manifesté une sorte de crainte d'être affilié à un seul studio. Il se considère donc comme un consultant, et c'est encore le cas aujourd'hui.

    Isao Takahata

    Pour autant cela ne l'empêche pas de relever le défi de Miyazaki après la sortie de son documentaire. Les deux hommes doivent réaliser un film qui sortira le même jour dans le même nombre de salles, afin de rapporter plus d'argent au studio et de voir qui est le meilleur. En 1988 sortent donc Mon Voisin Totoro et Le Tombeau des Lucioles. On ne sait pas vraiment qui a remporté ce défi mais les deux hommes ont littéralement adulé leur travail. Takahata enchaîne ensuite dans la réalisation avec Souvenirs goutte à goutte en 1991 puis Pompoko en 1994. Entre temps il met en scène, conseille et scénarise mais sans trop s'attarder sur un projet. On le sait amateur de challenge et c'est pourquoi chacun de ses films est un projet risqué. Mais en 1999 quand sort Mes Voisins les Yamada, c'est la douche froide. Le film sous forme de peinture est un succès très mitigé et peine à rentrer dans ses frais à la différence des films de Miyazaki. Takahata est fatigué et veut prendre une pause. Il aurait apparemment quitté le studio à cette époque malgré le fait qu'il n'ait jamais perdu son statut de salarié. Toujours est-il qu'il a mis sa carrière de réalisateur entre parenthèses à partir de l'an 2000.

     

    Un réalisateur mais pas que

    Son activité à partir de cette période est assez mystérieuse. On sait qu'il a vu énormément de films étrangers, des centaines parait-il et qu'il est notamment à l'origine de la distribution japonaise de films d'animation français comme Kirikou et Les triplettes de Belleville. Il en profite également pour diversifier ses activités. Il peint, dessine(il est fan d'emaki, une forme d'art typiquement japonaise), écrit des livres et donne des conférences dans différentes universités. Mais après plusieurs années à servir uniquement de consultant au sein du studio, Takahata souhaite revenir sur le devant de la scène. Il débute un nouveau projet en 2006, tout en étant admiratif du chemin parcouru par Miyazaki et les autres travailleurs du studio depuis son presque départ. Cependant des problèmes de santé l'empêchent de progresser dans son travail et ce n'est qu'en 2012 que son prochain film est annoncé. Encore une fois il relève un défi particulièrement compliqué, celui de reprendre un film entièrement en estampe japonaise traditionnelle. Le Conte de la Princesse Kaguya sort en 2013, mais ne peut être placé en compétition avec Le Vent se lève la faute à des problèmes d'ordre technique. Le second défi entre les deux réalisateurs vedettes du studio n'aura donc jamais lieu. Malheureusement le film de Takahata ayant coûté très cher, il ne rentre pas suffisamment dans ses frais et est un échec commercial. Takahata décide alors d'oeuvrer dans l'ombre du studio et essaye de le remettre sur les rails, pour autant il ne prend pas sa retraite. La fin de sa carrière est proche et il est probable qu'il ne réalise plus cependant il travaille toujours en tant que consultant pour Ghibli et contribue en grande partie à la restructuration du studio. En tout cas, il ne fait aucun doute que Takahata est un des plus grands réalisateurs de films d'animation de l'histoire et un pionnier de ce métier.

    Isao Takahata

     

    Partie II : Le style

    Au niveau du style c'est plutôt simple. Takahata n'en a pas. Ou pour être plus précis, il peut tous les adopter puisqu'il s'efforce de ne jamais s'identifier à un type de travail en particulier. Au niveau des sujets il peut donc approfondir n'importe lequel quant à son travail artistique, il se porte uniquement sur le fond du projet et non la forme. En effet, à la différence de Miyazaki et de bon nombre de réalisateurs contemporains, Takahata ne dessine pas lui-même, il se contente de réaliser et donc de donner des directives et des conseils de mise en scène. Par conséquent il ne joue pas sur ses propres compétences techniques mais sur celles de toute une équipe, une équipe variée avec plusieurs styles en son sein. Par conséquent le travaille de Takahata est bien plus ouvert que celui d'un réalisateur qui fait tout lui-même, cependant c'est aussi à mes yeux moins méritant. Enfin dernier point, Takahata fait en sorte de toujours prendre des risques dans ses projets et c'est sans doute son seul trait de caractère qui se retrouve partout et qui permet de l'identifier dans une oeuvre.

    Isao Takahata

     

    Partie III : L'oeuvre(non exhaustive)

     

    Le producteur et le metteur en scène

    1959-1961 : Divers projets en tant qu'assistant metteur en scène

    1961 : Anju to zushiomaru(assistant réalisateur)

    1962 : Tanoshii bunmeishi tetsu monogatari(assistant réalisateur)

    1963 : Wanpaku oji no orochi taiji et Ankokugai saidai no ketto(assistant réalisateur)

    1984 : Nausicaä de la Vallée du Vent(producteur)

    1986 : Le Château dans le Ciel(producteur)

    Le réalisateur

    1963-1965 : Ken, l'enfant loup(quelques épisodes)

    1968 : Horus, prince du soleil

    1968-1969 : Gegege no Kitaro(quelques épisodes)

    1969-1970 : Mooretsu ataro(quelques épisodes)

    1971-1972 : Apache Yakyugun(quelques épisodes), Gegege no Kitaro, deuxième série(quelques épisodes) et Lupin III(coréalisateur avec Hayao Miyazaki de quelques épisodes)

    1972-1973 : Panda Petit Panda avec Hayao Miyazaki

    1974 : Heidi(52 épisodes)

    1976 : Marco(52 épisodes)

    1978 : Conan, le fils du futur(coréalisateurs des épisodes 8&9 avec Hayao Miyazaki)

    1979 : Anne aux pignons verts(50 épisodes)

    1981-1983 : Kié la petite peste, la série(64 épisodes)

    1982 : Goshu le violoncelliste et Kié la petite peste

    1987 : L'Histoire du Canal de Yanagawa

    1988 : Le Tombeau des Lucioles

    1991 : Souvenirs goutte à goutte

    1994 : Pompoko

    1999 : Mes Voisins les Yamada

    2003 : Jours d'hiver(court-métrage)

    2013 : L'histoire de la Princesse Kaguya

    Isao Takahata

    L'article est donc terminé, j'ai préféré supprimé la partie sur les éventuelles récompenses puisqu'au final cela me prend beaucoup de temps pour pas grand chose. Pour le reste j'essaye d'améliorer la formule au fur et à mesure et j'espère que cela se voit. En tout les cas on se retrouve la semaine prochaine pour de nouveaux articles, passez une bonne fin de week-end.

    Yahoo!

    votre commentaire
  • N'ayant pu être là le week-end dernier le sujet du jour sera celui que j'ai loupé. Par conséquent Isao Takahata attendra la semaine prochaine. Aujourd'hui, c'est Yoshifumi Kondo qui est à l'honneur.

    Yoshifumi Kondo

    Affiliation : Studio Ghibli

     

     

    Partie I : L'historique

     

    Présentation générale

    Yoshifumi Kondo était un animateur et réalisateur japonais de films d'animation né le 31 mars 1950 à Gosen(préfecture de Niigata) et mort le 21 janvier 1998 à Tachikawa dans la préfecture de Tokyo. Il est resté célèbre pour son talent incroyable, sa modestie et son emphase avec le génie Hayao Miyazaki qui ne retrouva jamais une telle relation avec un de ses disciples. Durant sa carrière, il a occupé les postes d'animateur, animateur-clé, chef animateur, character designer, designer et réalisateur. Il est considéré comme le premier successeur officiel de Miyazaki et est le premier homme à obtenir la chance de réaliser un film pour le studio Ghibli en dehors des deux fondateurs Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Il n'a réalisé qu'un seul film mais son oeuvre restera dans la légende par sa simplicité, son efficacité et les émotions qu'elle transmet.

     

    Jeunesse et début dans l'animation

    On sait peu de choses sur l'enfance de Kondo. Il nait dans une famille visiblement banale et suit un cursus scolaire tout ce qu'il y a de normal. Il se passionne toutefois assez tôt pour l'art(vers 10 ans) et s'oriente vers une carrière dans ce domaine. En 1965 il rejoint la Niigata Prefectural Muramatsu High School où il entre dans le club d'art. Il y fait la rencontre d'un de ses senpais, Kimio Yanagisawa(qui deviendra mangaka) qui lui fait découvrir plus en détail le monde du manga et de l'animation. C'est une révélation pour le jeune Yoshifumi qui décide immédiatement de travailler dans l'animation. Après son diplôme, il entre au Tokyo Design College dans le département animation. La même année il commence déjà à travailler pour le studio A Production sur Kyojin no Hoshi et Lupin III. Son travail est d'emblée remarqué pour sa finesse et la richesse de ses plans. Il est promit à un grand avenir, tous ses collègues s'accordent à le dire. Pour autant, le jeune homme, qui est déjà un bourreau de travail, ne veut pas sauter les étapes. Il continue ses études et travaille sur d'autres oeuvres pour A Production jusqu'en 1978. Pendant cette période il travaille avec deux collègues réguliers, Hayao Miyazaki et Isao Takahata sur le projet Panda Petit Panda. Il y est animateur-clé. Sa passion pour le travail bien fait et sa méticulosité le font bien voir des deux chefs de projet qui se rapprochent considérablement de lui. Après dix ans dans le milieu et une masse de connaissance et d'avis absorbée, Yoshifumi décide de tenter quelque chose de plus grand et prend son envol vers les hautes sphères de l'animation en quittant A Production en 1978.

     

    Yoshifumi Kondo

    Du novice au génie de l'animation

    1978 marque un tournant pour Kondo. Non seulement il rejoint Nippon Animation en tant qu'élément ultra-prometteur mais en plus il participe à la rédaction d'un livre sur le métier d'animateur. Il devient alors rapidement un exemple pour bon nombre de jeunes passionnés qui se ruent sur les séries auxquelles il participe comme Conan, le fils du futur ou Anne aux pignons verts. Il travaille ici aussi sous les ordres de Miyazaki et Takahata qui eux aussi progressent dans la hiérarchie du milieu. Les trois s'entendent toujours aussi bien et cela se ressent sur le travail rendu, c'est excellent. Mais après deux ans passés chez Nippon Animation Kondo a envie de faire autre chose. Il prend alors un job chez Telecom Animation Film et plus précisément sur la série Sherlock Holmes où il est character designer. Par le plus grand des hasards, c'est Miyazaki qui réalise et co-écrit la série. Encore une fois les deux hommes se retrouvent et admirent mutuellement leurs travaux. Pour autant Kondo progresse moins vite, pendant cette période il est en proie aux doutes et trouve son style beaucoup trop semblable à ceux des autres animateurs lambdas. Il va donc ralentir son rythme de travail pour développer son propre style sur les conseils de Miyazaki. Beaucoup plus libre et tout autant écolo que Miyazaki, il va finir par trouver son propre style durant l'année 1981 et va alors le tester encore et encore sur de multiples oeuvres, allant jusqu'à travailler deux fois plus qu'avant. En mars 1985 il quitte Telecom Animation Film pour de nouvelles expériences mais malheureusement, il est hospitalisé de juin à août pour une pneumonie assez sévère. Après avoir pris du repos et s'être à nouveau entraîné sur son art, il re-signe un contrat avec Nippon Animation en janvier 1986 et est affecté à la série Pollyanna en tant qu'animateur-clé. Mais quelque chose le gêne dans tout cela, il ne peut faire un pas sans entendre parler du succès phénoménal du tout récent Studio Ghibli et de ses fondateurs qui lui ont plusieurs fois proposé de les rejoindre. Finalement en janvier 1987, Kondo accepte et prend un poste à temps partiel chez Ghibli.

     

    La carrière Ghibli

    Dès son arrivée Kondo est greffé à l'équipe travaillant sur Le Tombeau des Lucioles d'Isao Takahata. Il se charge des storyboards, du chara design et de la direction de l'animation. Ses méthodes de travail sont très semblables à celles de son mentor Miyazaki et le résultat est grâce à cela, époustouflant. Le succès du film est en bonne partie dû au travail de Kondo. Ayant validé son test plus que difficile, Yoshifumi est définitivement accepté au sein du studio. Il est alors muté dans l'équipe se chargeant du projet Kiki la petite sorcière. Cette fois-ci il est directeur de l'animation et en charge des concepts art. Encore une fois son niveau est très apprécié et Miyazaki le prend officiellement sous son aile. Dans les années qui vont suivre, il va participer à de nombreux films : il est directeur de l'animation et chara-designeur sur Souvenirs goutte à goutte, animateur-clé sur Porco Rosso, Pompoko et Je peux entendre l'océan et producteur d'un spot TV pour Nippon TV appelé Sorairo no Tane. En 1994, au vu de ses excellents résultats, Miyazaki en fait son légitime successeur et lui confie son premier film en tant que réalisateur : Si tu tends l'oreille(Mimi wo sumaseba). Le film traite d'une amitié entre une fillette lambda et un jeune garçon passionné de musique. Il met en évidence la difficulté à se choisir un avenir, chose à laquelle doivent faire face tous les enfants. La chanson Country Roads chanté par le légendaire John Denver est choisie comme thème principal du film. Le film sort en 1995 et est un véritable carton. La musique du film devient iconique et ce dernier jouit d'une popularité sans nom. Officiellement accepté par le public comme le successeur de Miyazaki, Kondo accède au plus haut degré d'importance après les fondateurs du studio.

    Yoshifumi Kondo

    Il est décidé que lui et Miyazaki travailleraient une dernière fois ensemble avant le départ du maître. Princesse Mononoke est donc lancé. C'est l'un des plus gros projets de l'animation mondiale et un exercice très difficile pour tous. Kondo y est directeur de l'animation et chara-designeur alors que Miyazaki le réalise. Tous les deux travaillent plus de quinze heures par jour, comme à leur habitude, mais le corps ne suit plus. Les deux sont épuisé lors de la sortie du film qui est l'un des plus gros succès de l'histoire. Miyazaki s'éloigne alors un peu du studio et laisse son disciple prendre la relève. Malheureusement, Kondo ne décroche plus de son boulot et passe toujours autant de temps au travail. Sa santé se dégrade jusqu'au 21 janvier 1998 où il fait une rupture d'anévrisme, probablement dû à son rythme de travail trop exigeant. Yoshifumi Kondo meurt à 47 ans, 3 mois après le crash d'avion qui a coûté la vie à John Denver. Le studio et le public sont en deuil et Miyazaki peine à s'en remettre. Toutefois, si le maître est encore en vie aujourd'hui c'est probablement grâce à cet événement. Miyazaki prend conscience de la dangerosité de son travail et change de rythme du tout au tout, laissant les jeunes prendre la relève. Toujours est-il que le milieu de l'animation a perdu l'un de ses plus éminents membres en 1998.

     

    Partie II : Le style

     

    Comme on a pu le voir plus haut, l'homme était un fervent Miyazaki-bis(sans rien de péjoratif là-dedans). Il mettait un point d'honneur à travailler chaque détail d'un film ou d'un anime et abordait régulièrement les thèmes de l'écologie, de la guerre, du féminisme et de l'amitié. En terme d'animation pure, il est à l'instar de Miyazaki un grand fan de fluidité et a toujours été intrigué par la manière d'animer l'eau.

    Dernier point mais non des moindres. Il a toujours été fasciné par les personnages. Là où Miyazaki développait des personnages exceptionnellement forts lui leur donnait une image. Ce fut l'un des meilleurs chara-designeurs du Studio Ghibli, en témoigne Princesse Mononoke, resté dans la légende en partie pour cet aspect. Kondo était donc un animateur exigeant et rigoureux qui créerait exactement ce que Miyazaki ou Takahata voulaient, à la goutte d'eau près. Malheureusement il est impossible de réellement lui déterminer un style de réalisation puisqu'il n'a pu faire qu'un seul film.

     

    Yoshifumi Kondo

    Partie III : Son oeuvre

     

    La première partie de carrière

    1968 : Kyojin no Hoshi(animateur-clé)

    1971-1972 : Lupin III(animateur-clé)

    1972-1973 : Panda Petit Panda(animateur-clé)

    1972-1974 : Dokonj Gaeru(animateur-clé)

    1975 : Ganba no Bken(animateur-clé)

    1977 : Manga Nippon Mukashi Banashi(animateur) et Sogen no ko tenguri(dessinateur)

    1977 - 1978 : Ore wa Teppei(scénarimageur)

    1978 : Conan le fils du futur(animateur-clé)

    1979 : Anne aux pignons verts(chara-designeur, chef animateur)

    1980 : Tom Sawyer(animateur-clé)

    1981 : Sugata Sanshiro(animateur-clé)

    1984 : Little Nemo - adventures in Slumberland(réalisateur et divers)

    1984-1985 : Sherlock Holmes(animateur-clé, chara-designeur)

    1985 : The Blinkins(chara-designeur) et Les Wuzzles(animateur-clé, directeur de l'animation)

    1986 : Pollyanna(animateur-clé)

    1987 : Les 4 filles du Docteur March(chara-designeur, animateur-clé)

     

    Yoshifumi Kondo

    Sa carrière Ghibli

    1988 : Le Tombeau des Lucioles d'Isao Takahata(storyboards, chara-designeur, chef animateur)

    1989 : Kiki la petite sorcière d'Hayao Miyazaki(concept art, chef animateur)

    1991 : Souvenirs goutte à goutte d'Isao Takahata(chef animateur, chara-designeur)

    1992 : Porco Rosso d'Hayao Miyazaki(animateur-clé) et Sorairo no Tane pour Nippon TV(producteur, animateur-clé)

    1993 : Je peux entendre l'océan de Tomomi Mochizuki(animateur-clé)

    1994 : Pompoko d'Isao Takahata(animateur-clé)

    1995 : Si tu tends l'oreille(réalisateur)

    1997 : Princesse Mononoke d'Hayao Miyazaki(chara-designeur, directeur de l'animation)

     

    Partie IV : Détails

     

    -Yoshifumi Kondo a participé à plusieurs livres sur le sujet de l'animation et est également le sujet favoris de certains auteurs actuels.

     

    Yoshifumi Kondo

    Voilà pour aujourd'hui. J'espère que vous aurez apprécié le travail et que vous vous empresserez d'admirer ce chef-d'oeuvre qu'est Si tu tends l'oreille. Je vous donne donc rendez-vous la semaine prochaine pour un article sur Isao Takahata.

     

    Yahoo!

    votre commentaire
  • Etant à court de temps aujourd'hui je vais décaler l'article sur Isao Takahata à dans deux semaines et me concentrer sur un réalisateur au parcours moins long à savoir, Hiromasa Yonebayashi.

    Hiromasa Yonebayashi

    Affiliation : Studio Ghibli

     

    Partie I : L'historique

    Présentation générale

    Hiromasa Yonebayashi est un intervalliste, animateur et réalisateur de films d'animation japonais. Passionné par les grands espaces verts et connu pour habilement utiliser la magie dans ses oeuvres, il est l'actuel réalisateur principal du Studio Ghibli dans lequel il travaille depuis 1996. Second disciple d'Hayao Miyazaki après Yoshifumi Kondo, décédé en 1998, il est principalement connu pour son travail en tant que réalisateur d'Arrietty, le petit monde des chapardeurs.

     

    Enfance et jeunesse

    Hiromasa nait le 10 juillet 1973 à Nonoichi dans la préfecture d'Ishikawa. Sa nature discrète et sa pudeur font qu'on ne connait que peu de choses de son enfance si ce n'est qu'elle a été "normale" d'après ses dires. Il se passionne en tout cas très tôt pour l'animation et tombe notamment en admiration totale devant les premières oeuvres de Miyazaki qui devient son idole. Il effectue des études de design dans l'Université d'Art de Kanazawa et continue à alimenter sa passion pour l'animation. Une fois son diplôme en poche et après pas mal d'entraînement, Hiromasa Yonebayashi tente de décrocher un job dans le studio de ses rêves : Ghibli. Il est alors reçu par les dirigeants et passe des essais. Contre toute attente, malgré son manque d'expérience, il est recruté et ce, dès 1996.

     

    Les débuts en tant qu'intervalliste et animateur

     

    Un peu perdu à l'idée de rejoindre un si prestigieux studio, Yonebayashi se motive et tente le tout pour le tout. Il est joint au projet Princesse Mononoke dès son arrivée. Il partage son temps entre l'animation et la clean-up animation(j'ignore le terme en français, s'il en existe un) qui consiste à affiner les modèles de base pour permettre une animation sur un modèle plus "réaliste" et propre. A ce moment là il ne travaille cependant pas exclusivement pour Ghibli et fait quelques boulots ailleurs. Il est notamment animateur sur le film Jin-Roh : La Brigade des Loups de Hiroyuki Okiura et même animateur-clé sur la série Serial Experiments Lain, tout ça en 1998. Il retravaille ensuite pour Ghibli en tant qu'animateur sur Mes Voisins les Yamada(d'Isao Takahata) et en tant qu'animateur clé sur Ghiblies Episode 1 et Le Voyage de Chihiro. Trouvant son travail excellent et son comportement humble, Miyazaki décide de le promouvoir en lui confiant le poste de directeur de l'animation sur le court-métrage Mei et le Chatonbus qui sort en 2003 dans le Musée Ghibli. C'est définitivement ce passage qui fera entrer Yonebayashi dans la classe des animateurs de grand talent.

     

    D'animateur à animateur-clé

    On peut considérer que c'est à partir de ce moment là que Yonebayashi est passé animateur-clé. Avant on pouvait entre autres lui confier ce poste, mais dès 2003 il ne peut plus descendre dans la hiérarchie. Son statut est confirmé. 2004 est une bonne année pour lui avec Le Château Ambulant(de Miyazaki) et la série Monster pour lesquels il est animateur-clé encore une fois. Son travail remarquable et son exigence de qualité semblable à celle de Miyazaki lui attire la sympathie de ce dernier. Il va par la suite travailler sur Les Contes de Terremer en tant qu'assistant du directeur de l'animation et sur le court-métrage Monmon l'araignée d'eau en tant qu'animateur-clé. Il fait ensuite une petite infidélité à Ghibli en bossant sur Nasu, un OAV de Madhouse. Mais son travail se concentre essentiellement dans le studio fondé par Miyazaki, avec qui il devient de plus en plus proche.

    Hiromasa Yonebayashi

    D'animateur-clé à réalisateur

    Miyazaki souhaite alors tester Yonebayashi pour savoir s'il est prêt à lui succéder. Cependant il pense que c'est un peu tôt et préfère s'en servir comme animateur-clé sur Ponyo sur la falaise. Cependant dès la fin du film, il le lance sur un nouveau projet ambitieux : Arrietty. C'est la première fois que Yonebayashi va travailler en tant que réalisateur. La pression est forte mais sa similarité avec Miyazaki fait que le studio comprend rapidement où il veut en venir et ce qu'il veut faire. Arrietty sort en 2010 et est un succès critique incontestable même si les bénéfices auraient pu êtres meilleurs. Le film est notamment félicité pour ses couleurs incroyables et son réalisme en ce qui concerne les plans larges et la végétation. Yonebayashi est alors très proche de Miyazaki dans le style, si bien qu'on craint de moins en moins un départ à la retraite du maître. Yonebayashi travaille ensuite comme animateur-clé sur un projet d'un autre représentant du futur du studio : Goro Miyazaki. La Colline aux coquelicots sort en 2011 et bénéficie de la même considération qu' Arrietty. L'année 2013 vient et Miyazaki tire sa révérence, laissant sa place à son disciple qui se lance dans un deuxième projet de réalisation : Souvenirs de Marnie, un film adapté d'un livre de jeunesse anglais. Le film sort à l'été 2014 mais n'engrange pas suffisamment d'argent pour rendre le studio bénéficiaire. Par conséquent il est à l'heure actuelle considéré comme un échec même si le succès critique semble être au rendez-vous. Le film sort en janvier 2015 chez nous, nous pourrons donc nous faire notre propre avis à ce moment là. Toujours est-il qu'Hiromasa Yonebayashi occupe aujourd'hui un poste de prestige et d'importance et qu'on peut lui faire confiance pour honorer ce blason. Malgré son manque d'expérience et les quelques petites erreurs de débutant qu'il peut faire, son travail vaut le coup d'oeil et sa carrière est à suivre de près.

    Hiromasa Yonebayashi

     

    Partie II : Le style

    Cette partie sera assez courte. Il est pour l'instant difficile de définir un style propre à Yonebayashi, encore trop inspiré de Miyazaki. Mais on peut toutefois noter l'importance des couleurs, du réalisme et de la végétation dans son travail. Il anime notamment les scènes clés avec beaucoup d'énergie et une réelle passion qui se sent dans l'enchaînement des actions. Pour le reste, il est très proche de Miyazaki, certains diront trop proche, mais l'essentiel de sa carrière est à venir. N'oublions pas qu'il n'a que 41 ans.

    Hiromasa Yonebayashi

     

    Partie III : Son oeuvre

     

    En tant qu'animateur

    1997 : Princesse Mononoke d'Hayao Miyazaki

    1998 : Jin-Roh : La Brigade des Loups de Hiroyuki Okiura

    1999 : Mes Voisins les Yamada d'Isao Takahata

     

    En tant qu'animateur-clé et directeur de l'animation

    1998 : Serial Experiments Lain(anime)

    2000 : Ghiblies Episode 1 de Yoshiyuki Momose

    2001 : Le Voyage de Chihiro d'Hayao Miyazaki

    2003 : Mei et le Chatonbus d'Hayao Miyazaki

    2004 : Monster(anime) et Le Château Ambulant d'Hayao Miyazaki

    2006 : Les Contes de Terremer de Goro Miyazaki et Monmon l'araignée d'eau d'Hayao Miyazaki

    2007: Nasu de Kitaro Kosaka(OAV)

    2008 : Ponyo sur la falaise d'Hayao Miyazaki

    2011 : La Colline aux Coquelicots de Goro Miyazaki

     

    En tant que réalisateur

    2010 : Arrietty, le petit monde des chapardeurs(il est aussi en charge des storyboards et du personnel)

    2014 : Souvenirs de Marnie

    Hiromasa Yonebayashi

     

    Voilà donc pour aujourd'hui. La faute à un emploi du temps conséquent je n'ai pas pu faire plus long. J'espère que ça vous aura plu et que vous aurez découvert un gars qui vaut la peine qu'on surveille son travail.

    Yahoo!

    votre commentaire
  • J'ai voulu commencer cette chronique avec un nom fort et un visage connu, une légende, mon réalisateur préféré : Hayao Miyazaki.

    Hayao Miyazaki

    Affiliation : Studio Ghibli

    Partie I : Historique

    Présentation générale

    Hayao Miyazaki est un animateur, dessinateur, producteur, réalisateur et scénariste de films d'animation japonais né le 5 janvier 1941 à Tokyo(73 ans), en pleine Seconde Guerre Mondiale. Cofondateur et pilier du Studio Ghibli, il est l'équivalent japonais de Walt Disney et l'égal pour beaucoup d'Osamu Tezuka, le maître de l'animation. Très connu au Japon, il ne connait la gloire au niveau international qu'en 1999 avec l'exportation du chef-d'oeuvre Princesse Mononoke aux USA et en Europe. Il devient alors une référence du milieu et l'une des personnalités japonaises les plus appréciées du public. La longévité de sa carrière(1963-2013), son exigence de qualité dans la réalisation de ses films, ses thèmes favoris et son aura de mystère en font l'une des légendes du cinéma d'animation. Il est à ce titre récompensé d'un Oscar d'honneur en 2014 pour l'ensemble de sa carrière, ce qui témoigne d'une reconnaissance mondiale. Son travail aux côtés d'Isao Takahata, Yoshifumi Kondo ou encore Hiromasa Yonebayashi a notamment inspiré les réalisateurs Satoshi Kon, Makoto Shinkai, Hideaki Anno ou encore Mamoru Hosoda.

     

    Enfance et jeunesse

    Hayao Miyazaki nait le 5 janvier 1941 à Tokyo dans le quartier d'Akebono dans l'arrondissement de Bunkyo. Deuxième d'une fratrie de quatre garçons, sa jeunesse est marquée par un Japon dévasté, chose qu'il n'oubliera jamais et qui reviendra régulièrement dans son oeuvre. Son père Katsuji travaille dans la petite entreprise aéronautique Miyazaki Airplane(qui appartient à son oncle) qui produit les gouvernes des Zeros(avions de chasse japonais, on les retrouve notamment dans Le Vent se lève). C'est en découvrant ce monde que Miyazaki se passionne pour l'aviation et le vol en général. Sa mère est quant à elle une femme stricte mais très intelligente atteinte malheureusement d'une tuberculose vertébrale qui la maintiendra alitée pendant neuf ans. Hayao est très proche d'elle et lui rend hommage dans le récit quasi-autobiographique Mon Voisin Totoro ou encore dans Le Château dans le Ciel avec le personnage de Dora. Pour éviter la guerre, la famille déménage souvent aux alentours du lieu de l'usine Miyazaki Airplane. Hayao passe notamment par Utsunomiya ou Kanuma au nord de Tokyo. Il visite trois écoles en six ans. De 1956 à 1958, il effectue ses années de lycée d'abord à l'école Omiya puis la dernière année au lycée Toyotama. C'est là qu'il découvre le premier film d'animation japonais en couleurs : Le Serpent Blanc de Yabushita Taiji du studio Toei.

    Pour Hayao c'est la révélation. Il tombe amoureux du film et se passionne pour l'animation. Grand fan d'Osamu Tezuka, le mangaka légendaire(Astro Boy notamment) il commence à dessiner mais découvre de nombreuses difficultés dont il n'avait aucune conscience. Quand il se rend compte qu'il copie Tezuka, il brûle tous ses premiers dessins et abandonne l'idée. En 1962 il entreprend des études d'économie à Gakushuin et rédige une thèse sur l'industrie japonaise tout en rejoignant un club de recherches sur la littérature enfantine. Le désir est toujours là et au fond de lui, Miyazaki n'abandonne pas.

    Hayao Miyazaki

    Les premiers pas du maître

    Miyazaki décide toutefois de tenter sa chance dans le milieu en 1963. Il rejoint alors le studio Toei en tant qu'intervalliste(l'animateur clé réalise les séquences capitales, les intervallistes font le reste). Son travail sur Gariba no Uchu Ryoko(Gulliver dans l'espace) en 1965 est tout de suite remarqué. L'homme est alors décrit comme faisant preuve d'un sérieux exemplaire et d'une rigueur à toute épreuve. Il se permet même de critiquer la fin du film et en propose une autre qui est finalement acceptée. Il travaille aussi sur  Les Fidèles Serviteurs Canins puis sur la série Ken, l'enfant loup, la rivale d'Astro, le petit robot(le bébé de Tezuka). Son salaire est alors assez bas mais cela ne l'empêche pas de s'accrocher et de prendre de l'importance au sein du studio. Un grand pas se fait en 1964 alors que des révoltes syndicalistes se produisent au sein de la Toei. Miyazaki prend la tête des manifestants et devient secrétaire en chef du syndicat des travailleurs. Il fait alors la rencontre du vice-président du syndicat, Isao Takahata, celui qui deviendra son meilleur ami et de l'animatrice Akemi Ota, celle qui deviendra sa femme. Ils se marient en 1965, l'année qui marque également le début de la collaboration entre Takahata et Miyazaki. Le projet est Hustle Punch, une série de 26 épisodes. Une fois la série finie, Takahata est choisi pour réaliser Horus, prince du soleil. Miyazaki, qui a 22 ans, y voit sa dernière chance de quitter le monde des animes pour rejoindre celui du cinéma d'animation.

    Il se porte alors volontaire pour le projet. Takahata, Miyazaki et Yasuo Otsuka(qui a travaillé sur le Serpent Blanc) se font alors la promesse de terminer le film malgré toutes les difficultés qui se présentent. Horus sort en 1968, c'est un succès critique mais un échec commercial cuisant. La même année, le jeune Hayao est promu animateur clé et travaille avec sa femme sur Le Chat botté puis sur quelques petits projets en 1969. A ce moment là, la famille est déjà bien remplie avec la naissance en 1967 de Goro et en 1969 de Keisuke. L'un deviendra réalisateur comme son père, l'autre artiste sur gravures. La famille déménage dans la préfecture de Saitama en 1970 et Akemi démissionne pour élever ses fils.

    Avec l'échec d'Horus, Miyazaki se voit contraint de continuer à travailler sur des animes mais décide de se lancer dans le manga pour palier à son ennui. Sous le pseudonyme d'Akitsu Saburo il crée Le Peuple du Désert qui sera publié entre septembre 1969 et mars 1970 dans Shonen Shojo Shinbun. Il continue par ailleurs à travailler sur certains films et à proposer des idées. Mais la Toei ne lui plait plus, il est devenu un animateur confirmé et aimerait avoir plus de libertés.

     

    L'après Toei, l'avant Ghibli

    En 1971, il est contacté par Takahata qui a alors quitté la Toei pour les studios A-Pro. Il claque alors la porte de la Toei et rejoint son ami et senpai ainsi que Yoichi Kotabe chez A-Pro. C'est là qu'il fera son premier voyage international au côté de Yutaka Fujiota, le président de Tokyo Movie, pour aller en Suède afin de convaincre Astrid Lindgren de leur vendre les droits d'adaptation de Fifi Brindacier. Le projet échoue malheureusement mais la Suède laisse une marque indélébile dans l'esprit de Miyazaki qui se passionne alors pour les voyages. Il prend alors l'initiative de découvrir Tokyo, ville qu'il ne connait pas si bien. Il travaille également avec ses deux collègues sur plusieurs épisodes de Lupin III et sur Panda Petit Panda dont le deuxième épisode sort en salle en 1973. En juin 1973 le trio quitte A-Pro et rejoint Zuiyo Pictures, une filiale de Nippon Animation. Ils travaillent pendant cinq ans sur les World Masterpiece Theater comme Heidi ou Marco. Miyazaki découvre ainsi la Suisse, l'Argentine et l'Italie. Admirablement bien perçu, Miyazaki reçoit une promotion en 1978 où il devient réalisateur pour la première fois. Il est en charge du projet Conan, le fils du futur. Cette série d'aventure futuriste au thème écologique va beaucoup le marquer, il s'en servira notamment pour réaliser Nausicaä ou Le Château dans le Ciel. C'est au cours de cette réalisation que Takahata et Miyazaki sont contactés par un certain Toshio Suzuki, rédacteur en chef d'Animage. Le courant passe mal et est rompu mais le futur producteur ne les oublie pas.

    Hayao Miyazaki

    En 1979 Miyazaki quitte Zuiyo pour la Tokyo Movie Shinsha. C'est aussi cette année que sort Le Château de Cagliostro, un film de Miyazaki adapté de Lupin III. Suzuki reprend alors contact avec lui mais Miyazaki refuse de lui répondre. A force d'insistance, Suzuki obtient quelques réponses et crée un contact avec le jeune réalisateur qui jouit d'une forte popularité grâce au Château de Cagliostro, le meilleur film des Lupin III. Il travaille par la suite en tant qu'instructeur pour les animateurs à la Telecom Animation Film. Il réfléchit également de plus en plus à un studio qui lui appartiendrait. En 1982 il travaille sur l'excellente série Sherlock Holmes qui lui sert de prétexte pour discuter régulièrement avec Takahata et Suzuki, qui a reçu à obtenir la confiance des deux animateurs. Il tente également de vendre son projet de Nausicaä à de nombreux producteurs mais essuie de nombreux refus. Suzuki lui propose alors de créer un manga Nausicaä qu'il publierait dans Animage, afin d'avoir l'approbation des fans. Le manga est un succès colossal. Miyazaki en profite pour publier un second manga très proche de ce qui deviendra Princesse Mononoke, Le Voyage de Shuna. En 1983 le projet est validé. Miyazaki choisi Takahata comme producteur et compte sur le soutien de son frère Shiro, qui travaille dans une agence de pub. Il engage également Joe Hisaishi pour créer la bande-son du film, une nouvelle amitié qui ne s'arrêtera jamais. Le projet avance mais l'exigence de qualité hors norme du jeune réalisateur ralentit considérablement les choses. Suzuki prend alors l'initiative de diffuser une annonce dans Animage pour trouver de jeunes animateurs talentueux. Un certain Hideaki Anno se présente alors devant Miyazaki qui l'embauche immédiatement, fasciné par le travail de celui qui deviendra le créateur d'Evangelion. En 1984 Nausicaä sort au cinéma et est un véritable carton. Avec l'aide de la Tokuma Shoten qui produit le film et Animage, le trio d'amis propose la création d'un studio.

     

    La machine Ghibli est en marche

    Le Studio Ghibli voit le jour en juin 1985. Takahata et Miyazaki en sont alors les fondateurs. Le bâtiment qu'ils occupaient depuis avril 1984 devient leur repaire. Mais tout n'est pas rose pour Hayao. Il a du mal à faire face au succès et souffre de la perte de sa mère, décédée en 1983 à l'âge de 71 ans. Pour se sortir de cette déprime, il s'immerge à fond dans le travail et propose une ligne éditoriale inédite au Japon, la réalisation de films. Dans le pays des animes et des OAV c'est une première. La ligne éditoriale est fixée et le travail lancé, Hisaishi devient au passage le compositeur officiel du studio. Le Château dans le Ciel sort en 1986 et est un carton impressionnant. Mais il faut attendre 1988 pour la consécration du studio. Deux projets sont lancés simultanément, deux adaptations de livres. Les difficultés sont nombreuses :  deux éditeurs à satisfaire, la Tokuma Shoten pas franchement chaude et deux équipes d'animateurs à diriger. Pour rendre les choses plus amusantes et moins complexes, les deux amis se lancent alors un défi; réaliser chacun un film et le sortir en même temps dans le même nombre de salles. Mon Voisin Totoro est un carton monumental au Japon alors que le Tombeau des Lucioles jouira d'une réputation internationale immense. Les deux films sont des succès et Totoro se décline en produits dérivés qui vont permettre au studio de gagner suffisamment d'argent pour continuer à travailler en toute quiétude.

    Hayao Miyazaki

    Kiki la petite sorcière sort en 1989 et est lui aussi un grand succès. La même année, Suzuki quitte Animage et rejoint à temps plein Ghibli où il prend le poste de producteur dès 1991 avec Souvenirs goutte à goutte. Dès 1989, Miyazaki met en place un projet pour rendre l'espace du studio accueillant et vivant. Il décide de créer un espace où on aimerait travailler. On lui doit le cadre exceptionnel du Studio Ghibli. En 1992, Miyazaki travaille pour la première fois sur son sujet préféré, l'aviation. Avec Porco Rosso il s'éloigne des thèmes habituels de ses films et parle plus de la guerre. Le jour de la sortie du film les nouveaux bureaux du studio, beaucoup plus beaux et accueillant sont inaugurés dans la banlieue ouest de Tokyo. Les années 1993 et 1994 se déroulent merveilleusement bien avec le premier et seul téléfilm du studio, Je peux entendre l'océan et l'oeuvre de Takahata Pompoko, qui est un succès. En 1995, Miyazaki décide de se lancer dans un nouveau projet : les court-métrages. Il réalise alors un clip musical au budget considérable pour le groupe Chage and Aska : On Your Mark. Le clip fait le tour du pays et est très apprécié. En parallèle, le disciple de Miyazaki, Yoshifumi Kondo réalise son premier film(et dernier malheureusement) Si tu tends l'oreille. C'est la première fois qu'un film du studio n'est pas réalisé par Miyazaki ou Takahata. C'est encore une fois un succès notamment grâce au scénario écrit par Miyazaki.

     

    Le statut confirmé de monstre de l'animation

    En 1996, Miyazaki signe des accrods avec Disney pour distribuer les films Ghibli dans le monde entier(sauf une partie de l'Asie) Japon compris. Il rencontre aussi des difficultés car il ne réussit pas à choisir son prochain projet. Miyazaki hésite entre Boro la petite chenille et Princesse Mononoke. Suzuki lui conseille de se lancer dans le deuxième car Miyazaki a 54 ans et que c'est peut-être son dernier film d'action. En 1997 le chef-d'oeuvre sort et propulse Ghibli sur le devant de la scène mondiale de l'animation. A ce moment-là, la presse annonce la retraite de Miyazaki en déformant ses propos. En réalité il dit simplement qu'il a de plus en plus de mal à dessiner comme avant. Il quitte le studio mais seulement de manière formelle pour travailler sur une nouvelle structure : Butaya. Mais après la mort de Yoshifumi Kondo, il n'a pas le choix et revient chez Ghibli où il prend la tête des équipes d'animateurs en 1999. Sa rencontre avec les filles d'un ami lui inspire l'histoire du Voyage de Chihiro, film qui sort en salles en 2001. C'est le plus gros succès du Studio Ghibli mais aussi le plus gros succès cinématographique de tous les temps au Japon avec 23 millions d'entrées(surpassant de loin Titanic). Le film est présenté dans tous les festivals et remporte notamment l'Ours d'or du meilleur film à Berlin(une première pour un film d'animation) et l'Oscar du meilleur film d'animation en 2002. En 2001 ouvre également le Musée Ghibli, qui propose aux visiteurs d'en apprendre plus sur le fonctionnement et l'historique du studio et de visionner des courts-métrages inédits.

    Hayao Miyazaki

     

    Le début de la fin

    Les années passent et le studio reste au top tout comme Miyazaki. En 2005 il remporte un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière à la Mostra de Venise. Il en profite également pour confier un poste de réalisateur à son fils en qui il aimerait voir un successeur. Goro prend donc en charge le projet Les Contes de Terremer mais une violente dispute éclate entre le père et le fils. Miyazaki quitte le projet et laisse son fils terminer seul. Le jour de l'avant-première, il quitte la salle en plein film, écoeuré du résultat. Ceci va donner lieu à une brouille de plusieurs années. Il reprend donc le travail seul avec Ponyo sur la falaise en 2008 mais repère un jeune animateur talentueux : Hiromasa Yonebayashi. Il en fait alors son successeur et lui confie le projet Arrietty. Il se réconcilie également avec son fils et entame avec lui La Colline aux Coquelicots. Les deux films sortis en 2010 et 2011 sont des succès critiques phénoménaux mais ne rapportent pas assez par rapport aux prévisions. En parallèle, Miyazaki prend en charge un dernier projet, celui dont il a toujours rêvé avec pour thème principal l'aviation. Le Vent se lève sort en 2013 et remporte un franc succès critique et commercial. Il est notamment nommé à la Mostra de Venise et aux Oscars. Après avoir pris une presque retraite en 1997 et avoir annoncé sa retraite après chaque film depuis Le Voyage de Chihiro, Miyazaki nous dit finalement bye-bye et prend une retraite définitive comme promis en 2013, après la promotion de son dernier film. Toutefois, comme on pouvait le prédire, il garde un fort pouvoir décisionnaire dans le studio et continue à le conseiller.

    Hayao Miyazaki

    Partie II : Le processus créatif

    Un réalisateur impliqué 

    Miyazaki possède un style incroyablement rigoureux. Il s'implique énormément dans chacun de ses films en étant régulièrement réalisateur et scénariste. Il vérifiait également chaque dessin un par un et examinait le travail des autres à chaque instant. Mais ce rythme a fini par avoir raison de lui et des problèmes de surmenage sont apparus. Il a alors commencé à déléguer dès 1999 et se concentre ensuite sur l'essentiel. En contraste avec l’animation américaine, le scénario et les storyboards sont créés en même temps et l’animation commence avant même la fin du travail sur le scénario, ainsi que pendant la création des storyboards. C’est une méthode qu’il désapprouve lui-même pour son manque d’organisation mais qui, dans son cas, fonctionne. Les films sont parfois tirés de ses mangas, comme ce fut le cas pour Nausicaä de la vallée du vent, ou inspirés comme ce fut le cas pour Princesse Mononoke. Le travail de Miyazaki est majoritairement fait à la main. La technologie n'est utilisée qu'exceptionnellement. Cela lui permet de garder le contrôle sur son travail puisque tout vient de lui.

    Il est également connu pour les thèmes employés dans ses films. Le féminisme, l'écologie, la technologie, la magie, la guerre, l'amitié, la musique ou encore l'aviation sont autant de points capitaux pour lui. Il emploie également des éléments architecturaux français, italiens et scandinaves qu'il a pu observer durant ses nombreux voyages. Autre point capital : l'enfance. Pour Miyazaki, l'être humain n'est que le reflet de son enfance. C'est pourquoi il considère que c'est l'étape la plus importante de la vie et qu'il en fait son sujet de prédilection en ne choisissant que des jeunes personnages comme héros. Il se plait alors à leur faire porter de lourdes responsabilités pour symboliser leur passage à l'âge adulte. Pour autant ses films sont destinés à tous les publics et s'apprécient quel que soit l'âge. Les nombreux messages moraux qui parsèment son univers peuvent êtres compris par tous, que ce soit la bêtise de la violence ou l'importance de l'amitié.

    Miyazaki aime également beaucoup les personnages mélangés, ni blanc ni noir. Dame Eboshi de Princesse Mononoke en est un parfait exemple. Son univers n'est pas manichéen, ses personnages non plus. En tant que Japonais on retrouve aussi dans ses films le respect des personnages âgées et même des ennemis, qui ont une part de bonté. Enfin dernier point, on trouve dans chaque oeuvre de Miyazaki un lieu en paix, totalement en décalage avec le reste. Un lieu censé incarner l'idéal naturel. Le réalisateur insiste pour que ce lieu soit le plus beau de ses films en règle générale. On pouvait aussi constater dans ses premières oeuvres un certain intérêt pour le marxisme qu'il a rapidement laissé tomber, jugeant la théorie idiote une fois qu'on y réfléchit.

     

    Les inspirations

    Miyazaki malgré son travail unique s'inspire comme tout un chacun du travail d'autrui. Au niveau de l'animation il a toujours prit en exemple Osamu Tezuka et Walt Disney. S'il a compris l'intérêt de créer son propre univers il n'empêche que les deux hommes ont beaucoup influencés sa carrière. De même le Canadien Frédéric Back lui a servi d'exemple pour dessiner des végétaux.

    Mais là où Miyazaki puisse ses plus grandes ressources, c'est dans la littérature qui est une autre de ses passions. Il est notamment admirateur du travail de Lewis Carroll, Diana Wynnes Jones et Ursula K. Le Guin(auteure des Contes de Terremer) ou encore de Roald Dahl. Il est aussi influencé par Antoine de Saint-Exupéry et Moebius. Il est notamment ami du dernier et a organisé plusieurs événements avec lui(la fille de Moebius s'appelle notamment Nausicaä en hommage au travail du réalisateur). Enfin, Miyazaki s'inspire de quelques auteurs japonais dont Ryotaro Shiba et surtout de la mythologie shintoïste.

    Hayao Miyazaki

    Partie III : L'oeuvre

    Miyazaki le réalisateur

    Longs-métrages

    1979 : Le Château de Cagliostro

    1984 : Nausicaä de la Vallée du Vent

    1986 : Le Château dans le Ciel

    1988 : Mon Voisin Totoro

    1989 : Kiki la petite sorcière

    1992 : Porco Rosso

    1997 : Princesse Mononoke

    2001 : Le Voyage de Chihiro

    2004 : Le Château Ambulant

    2008 : Ponyo sur la falaise

    2013 : Le Vent se lève

     

    Courts-métrages

    1995 : On Your Mark

    2001 : La chasse à la baleine

    2002 : La grande excursion de Koro, Mei et le Chatonbus et Machines Volantes Imaginaires

    2006 : A la recherche d'une maison, Monomon l'araignée d'eau et Le jour où j'ai cultivé une étoile

    2010 : M.Pâte et la princesse d'Oeuf

    2011 : La chasse au trésor

     

    Animes

    1978 : Conan le fils du futur

    1980 : 2 épisodes de Lupin III

    1982 : 6 épisodes de Sherlock Holmes

     

    Miyazaki le scénariste

    1972 : Panda Petit Panda d'Isao Takahata

    1979 : Le Château de Cagliostro

    1984 : Nausicaä de la Vallée du Vent

    1986 : Le Château dans le Ciel

    1988 : Mon Voisin Totoro

    1989 : Kiki la petite sorcière

    1992 : Porco Rosso

    1995 : Si tu tends l'oreille de Yoshifumi Kondo

    1997 : Princesse Mononoke

    2001 : Le Voyage de Chihiro

    2004 : Le Château Ambulant

    2008 : Ponyo sur la falaise

    2010 : Arrietty, le petit monde des chapardeurs d'Hiromasa Yonebayashi

    2011 : La Colline aux coquelicots de Goro Miyazaki

    2013 : Le Vent se lève

     

    Miyazaki le producteur

    1989 : Kiki la petite sorcière

    1994 : Pompoko d'Isao Takahata

    2002 : Le Royaume des Chats d'Hiroyuki Morita

     

    Miyazaki l'animateur(filmographie sélective)

    1965 : Gariba no Uchu Ryoko

    1968 : Horus, prince du Soleil

    1969 : Le Chat botté

    1969 : Le vaisseau fantôme volant

    1970 : Moomin

    1971 : Les joyeux pirates de l'île au trésor

    1972-1973 : Panda Petit Panda

     

    Miyazaki l'intervalliste

    1963 : Les Fidèles Serviteurs Canins

    1963 : Ken, l'enfant loup

     

    Miyazaki le mangaka et l'auteur

    1969-1970 : Le Peuple du Désert

    1982-1992 : Nausicaä de la Vallée du Vent

    1983 : Le Voyage de Shuna

    1989 : L'âge des hydravions

    1992 : Miyazaki Hayao no zasso noto

    1999 : Des tigres couverts de boue

    2006 : A Trip to Tynemouth

     

    Partie IV : Les distinctions les plus prestigieuses

    Professionnelles

    1- Prix Noburo Ofuji pour Le Château de Cagliostro, Nausicaä de la Vallée du Vent, Le Château dans le Ciel, Mon Voisin Totoro et Ponyo sur la falaise(5 prix)

    2- Grand Prix de l'animation Mainichi pour Kiki la petite sorcière, Porco Rosso, Pompoko(idée et production), Princesse Mononoke et Le Voyage de Chihiro(5 prix)

    3 - Sélection officielle du meilleur film étranger aux Oscars du cinéma pour Princesse Mononoke; Oscar du meilleur film d'animation pour Le Voyage de Chihiro; Nominations pour l'Oscar du meilleur film d'animation pour Le Château Ambulant et Le Vent se lève

    4- Cristal du long métrage du Festival international du film d'animation d'Annecy pour Porco Rosso

    5- Ours d'or du meilleur film pour Le Voyage de Chihiro

    6- Nomination au César du cinéma dans la catégorie meilleur film étranger pour Le Voyage de Chihiro

    7-Nomination BAFTA dans la catégorie meilleur film en langue non-anglaise pour Le Voyage de Chihiro

    8- Prix Nebula du meilleur script pour le Château Ambulant

    Personnelles

    2001 : Chevalier des Arts et des Lettres et reçoit la Médaille de la ville de Paris

    2009 : Prix Inkpot

    2012 : Personne de mérite culturel

    2014 : Oscar d'honneur

    2014 : Inscription au Hall of Fame Will Eisner et à celui du Science Fiction Museum

    Hayao Miyazaki

    Voilà donc pour le premier article des chroniques du dimanche. J'ai préféré commencer par un grand classique histoire de frapper fort mais les prochains seront souvent moins grand public. J'espère en tout cas que vous avez appris des choses et que le travail vous a satisfait. Merci de m'avoir lu et foncez regarder une oeuvre de Miyazaki !

    Yahoo!

    votre commentaire
  • Après les studios d'animation c'est au tour des travailleurs de l'animation d'être mis à l'honneur. Réalisateurs, producteurs, animateurs, compositeurs tous sont susceptibles de figurer dans cette rubrique.

    Il s'agira de restituer une brève biographie de ces personnalités de l'animation, l'essentiel de leur oeuvre et quelques commentaires personnels. J'espère donc que ça vous plaira et vous apprendra également des choses.

    Yahoo!

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique