• Pour ce dernier jour de la semaine j'ai prévu une petite compilation de courts-métrages portant sur un héros bien connu de l'animation mondiale : Mickey Mouse. On commence de suite avec La Fanfare, un film de 1935.

    Compilation Mickey Mouse 1

    Nom Original : The Band Concert

    Réalisateur : Wilfred Jackson

    Année de sortie : 1935

    Genre : Comédie, Musical

    Studio : Walt Disney Productions

    Durée : 9 minutes

    Compilation Mickey Mouse 1

    Réalisé par Wilfred Jackson, une valeur sûre de Disney à l'époque et qui réalisera par la suite Fantasia, Saludos Amigos, Cendrillon, Alice au pays des merveilles, Peter Pan ou encore La Belle et le Clochard, La Fanfare est un court-métrage mettant en scène Mickey aux commandes d'un groupe de musique pour le moins énergique. Mais l'arrivée impromptue de Donald Duck et de ses nombreuses flûtes va perturber le show et entraîner une bataille musicale fantastique qui terminera en véritable catastrophe naturelle, de quoi marquer le public venu assister à une simple fanfare. 

    Remarquable par le fait qu'il est le premier film de la série Mickey Mouse mettant en scène Mickey en utilisant le procédé Technicolor, La Fanfare est l'un des courts-métrages les plus remarquables de la première période de Disney. Considéré par les spécialistes américains de cartoon comme le 3ème meilleur de tous les temps, ce film a encore aujourd'hui les faveurs de milliers de spectateurs. Pourtant, force est de constater qu'il a pris cher et que l'ensemble n'est pas des plus attractifs pour quiconque a goûté à une bonne animation des temps modernes. C'est au final relativement fade, pauvre en intérêt et assez peu développé. Mais ça, c'est une vision d'aujourd'hui. Au vu des différentes composantes du court-métrage, ce devait être une véritable révolution en 1935 et je comprends par conséquent qu'il soit resté dans le coeur de nombreuses personnes. Si vous avez été touché étant jeune par La Fanfare, vous garderez cet amour indéfectible pour ce film, sinon ça ne présente pas assez d'intérêt pour réellement être captivant. Dommage mais toujours sympa et instructif à voir.

     

    Passons maintenant à une deuxième oeuvre : De l'autre côté du miroir.

    Compilation Mickey Mouse 1

    Nom Original : Thru the Mirror

    Réalisateur : David Hand

    Année de sortie : 1936

    Genre : Comédie, Fantastique

    Studio : Walt Disney Productions

    Durée : 9 minutes

     

    Réalisé par David Hand, l'autre valeur sûre de l'époque, De l'autre côté du miroir est un hommage clairement indiqué à l'oeuvre de Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles). Reprenant l'une des nombreuses histoires de l'auteur, dont Disney est un immense fan, le film met en scène Mickey faisant un rêve après avoir lu le livre de Carroll. Il se voit passer dans le monde des miroirs, pour le meilleur et pour le pire.

    Hommage convaincant ne veut pas forcément dire oeuvre convaincante et c'est ce que je pense en voyant De l'autre côté du miroir. Ce n'est pas particulièrement beau, même pour l'époque, pas spécialement intéressant et le rythme est, je trouve, plutôt instable. Trop pour être captivant en fait. D'ailleurs, si l'hommage est salué, ce film n'est pas considéré comme un immanquable, loin de là et je le comprends tout à fait. Cela reste intéressant à voir et le boulot est fait mais c'est tout. Décevant à mes yeux.

     

    On terminera ensuite par quelque chose de mieux : La Remorque de Mickey.

    Compilation Mickey Mouse 1

    Nom Original : Mickey's Trailer

    Réalisateur : Ben Sharpsteen

    Année de sortie : 1938

    Genre : Comédie, Aventure

    Studio : Walt Disney Productions

    Durée : 7 minutes

    Compilation Mickey Mouse 1

    Bien plus soigné, tant dans sa mise en scène que dans son apparence, par rapport aux deux courts-métrages précédents, La Remorque de Mickey est un bon petit Mickey qui, sans atteindre des sommets, accomplit sa mission de divertissement. Et c'est sans doute grâce au trio Mickey-Donald-Dingo qui lui donne énormément de pêche et permet de multiples rebondissements scénaristiques sans trop tirer sur la corde. Nos trois énergumènes sont en voyage et tout le pays risque bien de le savoir tant leur malheur provoque des catastrophes monumentales.

    Plus énergique et drôle que les Mickey des années précédentes, La Remorque de Mickey marque un changement de cap bienvenue aux aventures de Mickey. C'est plus original et moins "statique" ce qui ne peut que faire du bien à la série après plusieurs années monotones. Vous l'aurez compris, si je devais vous conseiller un seul Mickey parmi ces trois là, ce serait clairement celui-ci.

     

    Bon eh bien on se laisse là pour l'instant. Nous nous retrouvons dès lundi pour continuer nos aventures. D'ici là je vous souhaite un bon et long week-end et un joyeux Noël. 

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  • On termine avec l'excellent Le Bûcheron des Mots d'Izù Troin.

    Le Bûcheron des Mots

    Nom Original : Le Bûcheron des Mots

    Réalisateur : Izù Troin

    Année de sortie : 2009

    Genre : Drame

    Studio : Pogodio, Studio 3J, Studio L'Equipe

    Durée : 10min53

    Le Bûcheron des Mots

    Sorti en 2009, Le Bûcheron des Mots est un court-métrage à l'intensité dramatique poignante et qui a obtenu un très bel accueil critique. Réalisé par Izù Troin, le film se déroule dans un pays où les habitants se nourrissent de mots qu'ils récupèrent dans des arbres cultivés à cet effet. La lecture est vitale s'ils ne veulent pas mourir d'ennui. Mais toute lecture n'est pas bonne et plusieurs ouvrages, ceux prisés par les poètes et les artistes, sont formellement interdits à cause de leur contenu et des transformations physiques qu'ils engendrent. Nadal, un bûcheron des mots, a toujours respecté cette règle. Il se souvient même avec fierté du jour où son père a dénoncé une famille de marquêts (pour le coup j'ignore la bonne orthographe). Mais alors qu'il cultive son champ, il aperçoit une nomade, une marquêt, voler ses lettres. Il la suit alors discrètement jusqu'à son campement afin de récupérer ses biens. Il ne se doute pas un seul instant qu'il va faire la rencontre la plus mémorable de sa vie.

    Traitant dans un premier lieu de la beauté des mots et plus généralement de la culture, Le Bûcheron des Mots nous présente un monde cruel dans lequel les hommes sont contrôlés dans leur accès aux connaissances. Totalement dominés, ils ne peuvent que se plier à une culture généraliste sans possibilité d'acculturation (le phénomène qui naît d'un contact prolongé entre différentes cultures et qui, en toute logique, en crée une nouvelle). C'est la preuve même que les connaissances seules ne permettent pas nécessairement d'échapper à toute manipulation, à tout contrôle. Se cultiver c'est bien, c'est même nécessaire pour ne pas se retrouver à la merci de n'importe qui, mais se cultiver en suivant son propre instinct, sa propre curiosité c'est bien mieux. Dans un second temps, le film aborde et on s'en doute le phénomène du totalitarisme. Le monde de Nadal interdit formellement le contact avec les esprits libres, avec les véritables intellectuels, ceux qui comprennent le vrai sens des mots et les émotions qu'ils véhiculent. Le partage de culture est interdit car menaçant pour le pouvoir en place. Mais comme tout état liberticide, il peut facilement être renversé et pour ça, il faut compter sur des personnages comme Nadal. La beauté des mots et des émotions est le meilleur moyen de ne pas céder à la manipulation. 

    Je trouve le principe du film absolument génial mais sa manière d'être traité est encore meilleure. Que ce soit dans la mise en scène, dans le rythme, dans les personnages ou dans la bande-son le réalisateur fait tout ce qui est utile à l'installation ferme de son récit. Tout est tellement bien géré qu'on ne peut qu'être immergé par cet univers si beau et si original. Le Bûcheron des Mots dure plus de dix minutes et à aucun moment je n'ai repéré de failles dans sa manière d'exploiter son univers. Tout ce qui devait être transmis est transmis. Il ne manque rien et rien n'est en trop. C'est millimétré à tel point que c'en est impressionnant. Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce court-métrage et je vous le conseille très fortement. C'est absolument génial et s'il fallait autre chose pour vous convaincre, l'aspect visuel et l'animation sont à la hauteur du reste. Un excellent projet qui mérite qu'on parle de lui.

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  • On enchaîne aujourd'hui avec deux nouveaux courts-métrages d'animation. Sans plus attendre commençons avec Crater Face.

    Crater Face

    Nom Original : Crater Face

    Réalisateur : Skyler Page

    Année de sortie : 2010

    Genre : Musical, Aventure

    Studio : -

    Durée : 4min45

    Crater Face

    Réalisé par Skyler Page durant sa deuxième année à CalArts, prestigieuse école californienne, Crater Face est un court-métrage atypique exploitant une animation minimaliste qui se déroule sur la Lune alors qu'un astronaute s'y retrouve coincé. Ce dernier va cependant faire ami-ami avec un des cratères de la Lune qui souffre de solitude. Peu à peu, l'homme va se rendre compte que son nouvel ami est amoureux d'un autre cratère situé bien loin. Il va alors prendre la décision de tout faire pour les rapprocher et ainsi partir sans laisser son ami dans sa dépression. 

    Extrêmement simple en apparence, Crater Face est une oeuvre pleine de sens qui vaut le coup d'oeil et qui véhicule une très belle vision de l'amitié et du sacrifice. Doté d'une superbe ambiance dramatique et porté par une excellente bande-son, un peu trop présente cela dit, le film est aussi sympathique qu'il est visuellement simple. Relativement court, il ne nécessite pas un grand investissement de la part du spectateur c'est pourquoi je vous conseille fortement son visionnage, que vous ayez beaucoup de temps libre ou non. D'ailleurs même si vous n'êtes pas fan d'animation, tentez l'expérience. C'est vraiment très réussi et assez fort malgré le manque évident de moyens. Quand on replace l'oeuvre dans son contexte, c'est à dire celle d'un étudiant en deuxième année, c'est assez impressionnant.

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  • On enchaîne avec un court-métrage argentin : El Empleo.

    El Empleo

    Nom Original : El Empleo

    Réalisateur : Santiago Grasso

    Année de sortie : 2008

    Genre : Satire

    Studio : -

    Durée : 6min25

    El Empleo

    El Empleo est un court-métrage très critique du réalisateur argentin Santiago Grasso. L'homme nous présente ici un monde lent, monotone et limite glauque dans lequel la plupart des objets sont remplacés par des humains. Les chaises, les tapis, les tables ou encore les portes prennent ainsi une forme humaine. C'est en suivant la journée type d'un homme d'âge moyen qu'on découvre petit à petit ce monde étonnant et parfois révoltant qu'est devenu le nôtre. 

    Cinglant mais ô combien réussi, El Empleo est un court-métrage brut mais terriblement efficace et marquant qui force à la réflexion et la projection dans le futur. Nous faisant nous interroger sur notre monde actuel et à venir, il dresse un bilan catastrophique mais rattrapable de notre société. En fait, le film génère deux interprétations principales dans la communauté. La première et la plus probable, c'est qu'il s'agit d'une critique de la hausse du chômage provoquée entre autres par l'économie capitaliste poussée à l'excès que l'on connaît depuis des décennies maintenant. Jamais elle n'aura fait autant de dégâts et l'avenir est grandement compromis par sa faute. Tellement compromis que les humains sont obligés de remplacer les meubles pour avoir un salaire. Cette interprétation est évidemment celle qui ressort du visionnage du film, ne serait-ce qu'en comparaison avec le titre. Cependant plusieurs spectateurs ont émis l'hypothèse que le réalisateur dressait également une critique du monde global en affirmant que la "masse populaire" était utilisée comme un objet par les dirigeants du monde. Là aussi l'interprétation est tout à fait valable et se joint très probablement à la première. El Empleo ne produira donc jamais l'effet escompté c'est une certitude mais au moins il nous aura fasciné et fait réfléchir. Il s'agit là d'une oeuvre lente et acerbe mais très réussie, à tous les niveaux.

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  • On se retrouve aujourd'hui avec comme prévu deux articles sur des courts-métrages. Le premier s'intitule Heart et possède un univers bien à lui.

    Heart

    Nom Original : Heart

    Réalisateur : Erick Oh

    Année de sortie : 2010

    Genre : -

    Studio : -

    Durée : 8min20

    Heart

     

    Oeuvre métaphorique au plus haut point, Heart est un court-métrage sorti en 2010 et signé Erick Oh qui a remporté un très grand nombre de récompenses. Se déroulant dans un monde fait de noir, de blanc et de gris, le film nous montre comment un humanoïde étrange est entré en possession d'un coeur, chose visiblement très prisée dans son monde. Rapidement pris en chasse par les membres de son espèce, l'humanoïde doit lutter pour conserver son bien. Mais avec autant de poursuivants, les choses pourraient bien mal tourner. 

    Bourré de métaphores et de messages cryptés, Heart n'est pas un court-métrage très simple à assimiler, c'est le moins qu'on puisse dire. Traitant notamment des thèmes de l'humanité et de l'éternel recommencement des choses, Heart est au moins aussi complexe qu'il est novateur. Et sur ce point, il prend une large avance sur ses concurrents. La direction artistique est grandiose, l'animation est très originale et pourtant assez simple et l'univers est d'une grande richesse. Mais je persiste à dire que c'est trop alambiqué et trop fourre-tout pour que le résultat soit réellement à la hauteur. C'est du bon travail, c'est un fait. Mais à trop vouloir faire passer de messages, on finit par ne plus rien dire de concret. Et là force est de constater que c'est bien trop large pour orienter notre pensée de spectateur vers un point plus ou moins vague. Pour tout dire, j'ai plus d'une quinzaine d'interprétations personnelles, à moi seul ! Imaginez à grande échelle. Enfin bref, Heart n'est pas mauvais et je vous conseille au passage son visionnage mais c'est trop fourre-tout pour être vraiment bon. Une légère déception surtout au vu des nombreuses récompenses remportées par le film.

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